Il fut un temps où dans les tombes on trouvait des coquillages en forme de sexe de femme et de la terre ocre couleur sang.
Il fut un temps où les statues étaient fessues et mamelues.
Il fut un temps où la maternité était magique.
Il fut un temps où la terre était une Grande Mère, nourricière, procréatrice, centre des forces mystérieuses de la vie et de la mort et où on la disait Mère du Monde, Mère Céleste.
Tout venait d'Elle.
Tout retournait à Elle.
Il fut un temps où Elle habitait des sanctuaires et où on lui offrait les fruits de la nature.
Mais les temps changent.
Est venu le pouvoir du Père.
Il a relégué la Grande Mère dans les profondeurs de la terre.
Il a dit qu'elle était impure et dangereuse.
Il a dit qu'elle était seulement le récipient de sa grandeur.
Il a dit que c'était lui le Créateur de toutes choses.
Mais moi, qui ait toujours senti dans les fibres de mon être vibrer les notes du chant de la Grande Mère, je vous le dit, amis, la Vie est multiple et l'on va bientôt célébrer les noces alchimiques du Roi et de la Reine oubliée
Ariaga