![Le feu de l'athanor.jpg](https://image.over-blog.com/LtyKKUsTv_ZrrvwTc-jeCspN5G4=/filters:no_upscale()/http%3A%2F%2Fariaga.hautetfort.com%2Fmedia%2F02%2F02%2F1050925.jpg)
C'était une voix sans corps et sans visage.
C'était une voix qui murmure parfois à l'oreille de son coeur.
C'était la voix du vieil alchimiste qui habite dans les profondeurs de ses abysses.
Il lui disait : te souviens tu des temps où tu étais mon âme soeur ?
Unis par l'amour enflamé de l'Oeuvre, nous regardions du rivage de nos méditations passer les fiers vaisseaux des quatre vierges. Elles se tenaient en équilibre sur quatre globes, figures de proue vétues de leurs voiles d'eau de terre d'air et de feu.
Unis dans la recherche sans fin des quatre degrés du feu,
consummés corps et âme,
nous allions de l'oratoire au laboratoire et du laboratoire à l'oratoire car il fallait sans cesse nourrir et faire grandir, comme un enfant, le feu de l'athanor.
Souviens toi.
Le premier feu doux comme la chair du nouveau né.
Le deuxième feu semblable à un soleil de printemps.
Le troisième feu brûlant comme un bois qui se calcine
Le quatrième feu, celui de la fusion.
Souviens toi nous étions le vase sur l'athanor et ce quatrième feu à toujours été celui de notre mort, soeur trop aimée.
Et si c'était un rêve mon vieil ami ? lui répondit-elle
les mains serrés sur son coeur dissous...
Ariaga