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22 mai 2009 5 22 /05 /mai /2009 17:34

Les références à l'alchimie sont fréquentes chez Angelus Silesius. Elles sont de nature symboliques, spirituelles et naturellement poétiques puisque "Le pèlerin chérubinique", d'où j'ai extrait les citations que je vais donner a été écrit en vers, traduits ici par Camille Jordens. (ed. du Cerf et Albin Michel).

Quelques indications : Contemporain de Pascal, médecin, poète, mystique allemand (I624-1677), classé parmi les baroques. Il a écrit "Le pèlerin chérubinique", considéré comme son chef-d'oeuvre, à l'âge de trente-trois ans. 

Angelus Silesius donne des numéros et des titres à chacun de ses courts textes. Enfin, la "teinture" dont il est question a, comme tous les termes alchimiques, de nombreuses significations. Cependant, elle est le plus souvent associée aux couleurs des phases en alchimie, et aussi au dernier degré de la transmutation des corps naturels qui "conduit à la perfection toutes les choses imparfaites". (Pernety). Je vous laisse deviner le sens symbolique qu'elle avait pour Angelus. 

        66. Mon coeur est le foyer de Dieu.

Si Dieu est véritablement feu, mon coeur est son foyer

Où il consume le bois de la vanité.

 

        102. L'alchimie spirituelle. 

Alors seulement le plomb se change en or et le hasard s'écroule,

Quand je suis avec Dieu métamorphosé par Dieu en Dieu.

 

       103. Encore là-dessus

Moi-même je suis métal, l'Esprit est feu et fourneau 

Le messie la teinture, qui auréole corps et âme. 

 

        104. Encore toujours là-dessus.

Dès que je puis être fondu au feu de Dieu,

Aussitôt Dieu m'imprime son être même.

 

        244. L'amour est la pierre philosophale.

L"amour est la pierre philosophale : elle sépare l'or de la boue,

Elle fait de rien quelque chose, et elle me transmue en Dieu.

 

         246. La teinture.

L'Esprit-Saint fond, le père consume,

Le Fils est la teinture qui aurifie, auréole. 

 

        257. La trinité dans la nature.

Que Dieu soir Trois en Un, chaque herbe te le révèle :

On y trouve un amalgame de soufre, sel, mercure.

 

(Troisième livre)

        118.  La pierre philosophale est en toi.

Homme, limite-toi à entrer en toi même. Car pour trouver la pierre philosophale, il n'est pas requis de voyager en pays lointain.

 

        120. La meilleure teinture. 

Je le tiens pour un maître confirmé de la teinture, 

Celui qui par amour pour Dieu transmue son coeur en l'or le plus fin.

 

 

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24 avril 2009 5 24 /04 /avril /2009 17:11

La chaîne d'or n'est pas rompue. De modernes alchimistes, respectant le principe : tout ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, et réciproquement, ont pensé que le mental, je préfèrerais l'Esprit, habite la matière première de l'homme, la cellule, et "vibre", chante sa note, en harmonie ou non avec la Symphonie Cosmique. 

Tel le poisson qui a, un jour, compris que ses branchies ne lui servaient à rien pour respirer dans l'air, l'homme devrait, lui aussi, considérer la matière de son corps d'une autre manière, et faire de ce corps le matériau de son évolution.  

Arrêter de subir pour FAIRE. Nos cellules sont animées par l'esprit, à nous d'utiliser le véhicule et l'énergie. Je l'avais un peu, beaucoup, oublié, et c'est grâce à un texte trouvé sur le blog d'Arianil, (il n'y a pas de hasard, seulement des coïncidences significatives), que je me suis souvenue de l'ouvrage de Satprem qui traite de ce sujet et de sa rencontre avec Mère, l'alchimiste des cellules qui avait fait de son corps un vase de transmutation. Je vous livre un extrait du texte d'introduction de Satprem, datant de 1980,  à son ouvrage "Le mental des cellules" ed.  Robert Laffont.

 

          " Mon passeport dit que je ne peux pas voler, sauf en Boeing 747. Mais mon coeur dit autrement.  

Un jour de mes trente ans, j'ai rencontré Celle qui disait autrement. Elle avait 80 ans, elle était jeune et riante comme une petite fille. On l'appelait "Mère". C'était à Pondichéry, au bord du golfe du Bengale.

Mère, c'est la plus merveilleuse aventure que j'ai connue. C'est la dernière porte qui s'ouvre quand toutes les autres se sont fermées sur rien. Pendant quinze ans, elle m'a emmené sur des chemins inconnus qui s'en allaient dans le lendemain de l'Homme , ou peut-être dans son commencement vrai. Mon coeur a battu comme pour la première fois au monde. Mère c'est le secret de la terre. Non, elle n'est pas une sainte, pas une mystique, pas un yogi ; elle n'est pas de l'Est ni de l'Ouest ; ce n'est pas une thaumaturge non plus, ni un gourou ni une fondatrice de religion. Mère, c'est la découverte du secret de l'Homme quand il a perdu sa mécanique et ses religions, ses spiritualismes et ses matérialismes, ses idéologies de l'Est ou de l'Ouest. Quand il est lui-même, simplement : un coeur qui bat et qui appelle la Terre-de-Vérité, un corps tout simplement qui appelle la Vérité du corps, comme un cri de la mouette appelle l'espace et le grand vent.

C'est son son secret, sa découverte que je vais essayer de vous dire.

Car Mère, c'est un conte de fées dans les cellules du corps.

Une cellule d'homme, qu'est-ce que c'est ?

Un autre camp de concentration ... biologique .

Ou un passeport pour...pour ou ? "

 

  Méditez, méditez, mes frères et soeurs en blog...

Ariaga

 

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19 mars 2009 4 19 /03 /mars /2009 16:32



   L'alchimiste, théoriquement chrétien, du Moyen-Age était panthéiste et pensait que l'énergie de Dieu se manifeste du plus minuscule au plus immense et que la Nature est imprégnée de cette énergie divine. Il était aussi convaincu que l'homme participe de cette nature divine et que seul le mélange en lui de qualités opposées l'empêche d'être parfait. C'est pourquoi l'alchimiste "philosophe de la Nature"ne cherchait pas seulement à transformer la matière vulgaire en or, c'est lui même qu'il voulait faire évoluer. Cette recherche a fasciné C.G.Jung car elle illustrait son idée d'un processus d'individuation conduisant un être humain vers sa totalité, son unicité. Mais mon propos, aujourd'hui, n'est pas de vous décrire les règles où les processus, aussi poétiques et culinaires soient-elles, des phases du processus alchimique mais de situer l'alchimie spirituelle au quotidien.

   L'alchimiste, inlassablement, expérimentait sur une matière qu'il espérait voir se transmuter. Il en est de même pour nous. Chaque nuit, en rêves, chaque jour par l'action quotidienne, nous évoluons. Nous nous transformons ou, plutôt, nous nous laissons transformer. C'est là, à mon avis, qu'intervient l'alchimie spirituelle : ne pas subir, mais agir. Etre son propre feu. Nous sommes un creuset, corps et esprit, et c'est à nous d'y accomplir le Grand Oeuvre. Il s'agit du travail de chacun mais je crois qu'il y a deux principes de base. 

   D'abord, admettre que nous avons un corps, que c'est un des matériaux de l'Oeuvre  et ne pas chercher à "s'échapper par le haut".  Ensuite, admettre notre "ombre" et les "nuits noires de notre âme". C'est à partir du plomb, et même du fumier, disent les alchimistes que l'on peut, par un lent travail de purification, et avec l'aide de Dieu, retrouver l'or originel.

   Si on sait recueillir ce qu'il y a de plus sombre en soi et le mettre dans le creuset, le travail peut commencer. Quand j'ai "accepté"ce que certains appellent péché et moi défaut, je ne vais pas avoir de remords mais rechercher l'or de ce défaut, c'est à dire la qualité opposée. Par exemple, si je suis affreusement goinfre, je ne vais pas culpabiliser et avoir des remords. Je vais essayer de transmuter cette goinfrerie en la qualité d'être un "fin gourmet". Si je suis terriblement menteur, je vais transmuter cela en un talent de conteur.

   Tout cela demande beaucoup d'efforts, regardez comme, certains jours, mon creuset sur ce blog est rempli de matière sombre, mais j'essaie et j'essaierai encore. C'est cela, pour moi, l'Alchimie Spirituelle quotidienn.

       Ariaga

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4 mars 2009 3 04 /03 /mars /2009 17:59


 

 

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La Fleur d'Or pousse sur le fumier

Me murmure à l'oreille le vieil alchimiste

Visiteur de mes abysses

Rejette la brillance menteuse de l'or vulgaire

Ramasse le caillou jeté dans le chaos fertile

Par un enfant en loques

Rieur

Ouvre les yeux de l'esprit 

Et dans l'ombre profonde du continent noir

Tu verras clignoter une flamme d'Amour.

Ariaga

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25 janvier 2009 7 25 /01 /janvier /2009 15:59
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Sur l'athanor du feu d'un soleil intérieur

dépasser les limites

du chaos où fermentent les puissances séminales 

et verser une goutte

infinie

d'or alchimique si pur

que par porosité le mélange grossier 

se change lentement

en conscience totale. 

       Ariaga
 

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4 novembre 2008 2 04 /11 /novembre /2008 18:11


               En hommage au Coran teint d'Etienne PERROT

    La "langue des oiseaux", au sens alchimique, et comme expression onirique, est une manière de regarder, et surtout d'écouter, les mots autrement que dans leur sens logique. Pour les alchimistes elle avait comme synonyme la "cabale phonétique", c'est à dire une transmission par le son, non conceptuelle, comme celle des oiseaux.Cette transmission n'est pas seulement perçue par l'oreille mais par le coeur et elle est du domaine de l'inspiration.

    Cette langue des oiseaux nous rappelle que l'alchimie, qui se faisait parfois appeler "art de musique", attache une grande importance à la musique. Témoin, Michel Maïer, joignant des fugues, dont il donne la notation, à chacun des emblèmes et discours de son Atalante Fugitive. L'iconographie alchimique, quand elle représente le laboratoire de l'alchimiste, montre souvent des instruments de musique exprimant l'harmonie et la musique céleste accompagnant l'aboutissement du Grand Oeuvre. 

    La langue des oiseaux fait éclater, parfois comiquement, le mot. Perrot nous dit que le mot se "dilate" et "éclate de rire. On le ressent, on l'entend alors d'une manière euphonique qui lui donne un autre sens que celui qu'il semble avoir dans la phrase. C'est ainsi, en particulier pour les rêves, qu'une nouvelle signification émerge des profondeurs de l'inconscient en passant la barrière du langage qui est le code indispensable à la compréhension du rêve. En utilisant cette langue des oiseaux, certains rêves "absurdes" trouvent leur sens profond. Par exemple, si vous avez dans un rêve une curieuse tomate qui n'a rien à y faire mais que "la tomate" vous gazouille à l'oreille "l'automate", vous partirez peut-être sur une autre piste pour interpréter votre rêve. 

    Certains poètes, les surréalistes par exemple qui écoutent une mystérieuse voix qu'ils appellent l'inspiration, paraissent parfois aligner des mots insnsés. Ils chantent, eux aussi surpris par les mots qui coulent de leur  plume, la langue des oiseaux. Lisez les à haute voix, jouez avec leurs mots et vous les entendrez autrement. Mais il est vrai que le Poète est alchimiste. La boucle est bouclée. ( clé ).

        Ariaga

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1 octobre 2008 3 01 /10 /octobre /2008 17:07

Les alchimistes ont des difficultés à se comprendre entre eux. Ils admettent écrire d'une façon obscure mais sans imaginer qu'il puisse exister une possibilité d'écrire différemment. Ils utilisent des concepts fondamentaux et les habillent ensuite d'analogies et de symboles appartenant à chacun d'eux. L'explication de C.G. Jung est la suivante:

"La méthode de l'alchimie, psychologiquement parlant, est celle de l'amplification illimitée. L'amplificatio convient toujours lorsqu'on à affaire à une expérience obscure, qui est si vaguement ébauchée qu'elle doit être amplifiée et élargie, en étant placée dans un contexte psychologique, afin d'être comprise."

Nous verrons que la même méthode est applicable à l'interprétation des rêves.

Pourquoi une telle variété de symboles désignant les processus ou agents ou aboutissements de la transformation alchimique ? Cela découle à la fois de la nécessité du secret et aussi de l'interchangeabilité de matériaux de l'Oeuvre qui sont censés être tout d'abord antagonistes. Par exemple l'eau et le feu, une paire d'opposés typiques, sont, si on en croit les auteurs "un et un seul". 

Le lecteur d'ouvrages alchimiques se trouve donc devant des noms de substances signifiant à peu près n'importe quoi. En outre, plus une substance est utilisée, ou importante, plus est grande la multiplicité des noms et des allusions symboliques servant à la désigner. On comprend la perplexité de Jung, pendant les dix ans (quelle obstination ! ) où il fut en contact avec la littérature alchimiste, y cherchant une réponse, mais sans rien y comprendre par excès de logique. Il aurait du faire jouer plus tôt une des multiple facettes de sa personnalité, son côté poète refoulé. En effet, pour moi, l'alchimie, s'apparente à la poésie la plus fantasque. Elle va chercher son énorme vocabulaire dans tous les domaines : teinturiers, vins et liqueurs, métaux, la nature, les animaux, l'amour physique et spirituel et bien d'autres encore. On se demande, en lisant certains textes, s'ils n'ont pas été écrits par des surréalistes. 

Je vais vous citer une toute petite partie des noms donnés à la Pierre des alchimistes par les auteurs. Je suis certaine que certains des talentueux poètes qui fréquentent ce blog seraient capables d'en faire une délirante poésie :

Pierre et non pierre - Etoile - Pierre de Paradis - pierre animale - Sanguinaire - Solaire - Eau courante - Eau éternelle - feu ardent - terre morte - le fugitif - le généreux - l'objet précieux - l'infamie avilie - la gloire dominante - la pierre tendre - merveilleuse - Philosophale - sacrée - secrète - le Sauveur. .........et j'en passe
                                               
                                                      Ariaga
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26 août 2008 2 26 /08 /août /2008 17:38


     L'illustration de l'emblème XXII de l'Atalante fugitive, un ouvrage alchimique de Michel Maïer,1617, ( traduit par E. Perrot, ed. Dervy) montre, dans une cuisine, une femme enceinte devant un feu de bois au dessus duquel est suspendu un grand chaudron. Elle s'apprête à cuire des poissons. Bien d'autres éléments de l'illustration sont fort intéressants (il y a même un chat), mais cette description simplifiée suffit à illustrer le thème de la cuisine qui est très présent dans toute la littérature alchimique. 

Michel Maïer, au cours du commentaire, explique, avec un soupçon d'excuse, qu'il n'y a pas de véritable différence entre la cuisson "philosophique" et la cuisson "vulgaire ". Je cite (p. 189) :

"Car de même que la femme amène à maturité des poissons dans l'eau, c'est à dire résout en air et en eau toute leur humidité superflue, les fait bouillir et cuire, le philosophe agit pareillement avec son sujet. Il le fait macérer dans sa propre eau, qui est plus forte que le vinaigre le plus aigre, le liquéfie avec elle, le dissout, le coagule, le fixe dans le vase d'Hermès dont les jointures sont très rigoureusement fermées, comme il convient, de peur que l'eau ne s'exhale et que le contenu du vase ne soit brulé." 

Les degrés de la cuisson sont essentiels pour les alchimistes. Les conseils sur la force ou la douceur des cuissons, la composition et la quantité des ingrédients, ont des allures de recettes de cuisine, sans cesse recommencées et améliorées. Maïer lui même, après avoir expliqué l'impossibilité de réaliser quelque partie de l'Oeuvre que ce soit sans avoir trouvé le bon régime du feu, avoue, ce que je crois volontiers, n'avoir "découvert la vérité" qu'au "prix d'un labeur incroyable et non sans y avoir consacré un grand nombre d'années ..." 

Le vocabulaire culinaire de l'alchimie est très riche et souvent encore d'actualité. On observe quatre régimes, ou degrés de chaleur, du feu : lent et doux, modéré et tempéré, grand et fort, brûlant et tempétueux. Et encore : vaporeux, nourrissant, sec, humide, sublimant, feu de bain, feu de cendres, feu de charbon, feu de flammes. Qu'est-ce qui cuisait sur ces feux dans les "vases" de l'alchimiste ? Souvent des produits peu ragoûtants que je préfère vous laisser imaginer...

Les processus alchimique sont, aussi, symboliquement comparés à une oeuvre culinaire "de femme". Cela est illustré chez Maïer par la femme enceinte. Il y a là une allusion à la grossesse durant laquelle l'enfant est lentement mijoté dans la chaleur du ventre maternel.  La cuisson "oeuvre de femmes" est aussi un passage du cru au cuit, c'est à dire une transmutation.

Si on passe au domaine de la vie pratique, ce que j'appelle l'alchimie quotidienne, la cuisine est destinée (en principe !) à la réussite des mets. Or, qu'est-ce qu'un plat réussi ? C'est, non seulement un plat bien cuit, mais aussi un plat où sont respectées les justes proportions entre les différents éléments, c'est à dire l'harmonie. Que cherchaient les alchimistes Philosophes de la Nature ? A retrouver l'harmonie divine perdue dans la matière. Quelle est la quête de quelques cuisiniers exceptionnels ?  Méditer sur l'harmonie des saveurs et tenter de recréer cette harmonie à partie des matériaux que leur offre la nature. On peut alors les qualifier d'"artistes" comme se nommaient entre eux les alchimistes dont l'Oeuvre n'avait pas pour but de fabriquer de "l'or vulgaire", mais l'Or spirituel.

                            Ariaga

             

 


 

   

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16 mai 2008 5 16 /05 /mai /2008 12:02

L'alchimie décrit dans ses différentes phases un processus de transformation. Les descriptions sont variées, contradictoires et rédigées en un langage symbolique des plus obscur. Il fallait toute l'obstination d'un C.G.Jung pour y trouver son miel...

Les auteurs, rarement d'accord au sujet du déroulement et de l'ordre du processus, se rejoignaient, cependant, sur des points essentiels. L'un d'eux était la division en phases, liées à des couleurs correspondant aux étapes de l'oeuvre. Comme elles étaient à l'origine au nombre de quatre, on les nommaient "quadripartition de la philosophie". Les quatre couleurs et les quatre stades, pour des raisons que C.G. Jung juge plus psychiques que pratiques, furent ramenées au nombre de trois, vers le XVI° siècle. Cette omission du quatrième stade du processus, serait liée au problème de la signification symbolique de la quaternité et de la trinité.

La nigredo, ou noirceur, représente le premier stade. Elle n'a pas de qualité unique et peut être , pour le "philosophe", l'état initial de la matière primordiale ou, pour celui qui travaille dans son laboratoire, le résultat de la phase de décomposition des éléments. Cette décomposition est suivie par une recomposition consistant en une union des deux polarités féminine et masculine. Et ça n'est pas fini: il y a dissolution, mort du produit de l'union et une nouvelle nigredo.

Ensuite vient l'albedo ou passage au blanc. Ce moment du processus a, pour C.G.Jung,  deux sens possibles. En simplifiant une citation de son ouvrage "Psychologie et alchimie"dont je m'inspire ici : l' âme (symbolique)libérée par la mort est a nouveau unie au corps mort et détermine sa résurrection ou bien,  l'ensemble des couleurs, appelée "la queue du paon" conduit à une couleur unique, le blanc qui contient toutes les couleurs. 

Ce stade du processus représente déjà, pour beaucoup d'alchimistes, un aboutissement. Il est symbolisé par l'argent, ou la lune, et C.G.Jung le compare à l'aube précédant le lever du soleil.

La transition vers le stade ultime, la rubedo ou passage au rouge, se faisait par la citrinitas, ou passage au jaune, associée au soleil et à l'illumination. Après la suppression de cette étape le rouge suivit directement le blanc. A ce stade, le rouge et le blanc, le soleil masculin et la lune féminine (souvent symbolisés par le roi et la reine)  peuvent, au moment où le feu atteint son acmé, célébrer leurs "noces chimiques"  .

Tout ceci  est très simplifié. Je tente seulement de donner un aperçu des termes courants de l'alchimie. Le processus est loin d'être linéaire. Il comprend d'incessantes "putréfactions", "ablutions", morts et résurrections, sans compter les copulations, de la matière. Je pense, comme C.G.Jung, que ces métamorphoses ont pour origine et conséquences les variations de l'état du psychisme de l'opérateur. Celui qui aura le courage de méditer de manière "philosophique" sur la symbolique de ces phases commencera, peut-être, à entrevoir l'intérêt, qu'elles présentent si on les compare aux phases possibles, ou impossibles,de notre évolution spirituelle

     Ariaga

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