L'ombre craque ... et par les fissures elle pousse lentement ses racines dans la lumière pour engendrer de sombres fleurs. Mais toutes les fleurs sont belles, même les fleurs noires qui poussent dans la boue de la nigredo alchimique.
Dans la dernière partie de ma vie, obsédée par l'idée de l’inaccompli, je me fige dans la bulle de l'intellect.
La porte de la créativité et de la poésie se ferme.
Je ronronne dans le déjà fait que je cisèle à l'infini.
Et pourtant ... dans ce théâtre d'ombres quelque chose pulse ...
Un grand désir de partager encore du vrai et du profond, d'être à nouveau en accord avec les vibrations de la vie et de la nature et d'entendre parfois murmurer à l'oreille de mon cœur le vieil alchimiste compagnon de mes errances.
Celui que j'aimais, que j'aime et que j'aimerai dans un temps qui n'existe pas était un oiseau aux ailes trouées.
Franchissant une porte que l'on ne peut passer à deux, une porte vers ce lieu oublié d'où nous venons et où nous allons, il est parti le premier à la recherche d'une paire d'ailes neuves.
Au moment de franchir le seuil étroit, il s'est un instant retourné et son regard me disait ne t'en fais pas je t'attendrai.