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30 novembre 2014 7 30 /11 /novembre /2014 15:22

automate écrivain.jpg

Photo prise au Musée des Automates de La Rochelle

Je me pose une question et je pense que je partage cette interrogation avec certains de ceux qui ont des blogs. Pourquoi continuer à écrire alors que la vie passe à toute vitesse et que cela demande du temps et de la réflexion ? S'agit-il d'une sorte d'automatisme qui pousse à avoir besoin de s'exprimer. J'ai pris la photo qui illustre cette note au Musée des automates de la Rochelle, cela à peut-être un sens caché mais je ne suis pas convaincue par cette idée d'une espèce de "toc" de l'écriture.

Besoin de reconnaissance au niveau de la "persona", au sens où l'entend Jung. De ne pas être perdu dans la masse des anonymes. C'est possible mais, personnellement cela ne m'apporte pas de réponse car justement je tiens beaucoup à  ... l'anonymat !

Impression de délivrer un enseignement qui peut être utile à d'autres. Je n'aime pas le mot enseignement. J'ignore pourquoi, mais quand l'alchimique oiseau siffle ce mot à mon oreille, j'entends "saignement".

Dans écrire il y a aussi un cri. Un cri très fort perçant les barrières des sons, le déluge des mots, les épidémies des informations. Un cri de résistance. Hélas les cris trop perçants finissent le plus souvent par détruire les hurleurs. Je ne suis pas assez courageuse pour incarner les mots de Nietzsche : "Dis ta parole et brises toi".

Alors si il n'y a là ni assuétude, ni désir de reconnaissance, ni besoin de transmettre un enseignement, ni le courage de la mise en danger, pourquoi continuer à venir ici régulièrement, amis lecteurs, vous déposer mes mots depuis près de sept ans. 

En panne de réponse, je suis allée faire un tour au bord de la mer pour m'aérer la tête. Poussée par le grand vent, je suis vite revenue me mettre devant mon cher athanor ordinateur, j'avais vraiment ENVIE,  et là j'ai compris, c'est tout simplement pour le PLAISIR.

Ariaga

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commentaires

E
Ariaga, combien je comprends, au sens éthymologique- prendre avec soi- votre question et vos doutes,<br /> becket disait : j'écris parce que je ne suis bon qu'à ça,<br /> alors, que ceux qui ne sont bons qu'à ça,qui ont ce don d'écrire, le fassent ! puisque nous sommes des êtres de paroles... et que nous avons besoin de mots, désespérément,<br /> les mots sont des actes, cela je l'ai appris<br /> alors, continuez à nous en donner !
I
Ecrire pour s'éclairer à la lueur vacillante de ses mots ?....Pour chercher dans la nuit de l'autre un écho lumineux ?...Le cri tue la parole silencieuse anonyme qui essaie de laisser une<br /> trace...<br /> Tête aérée , pensées emportées par le vent du large, joie de livrer la trace de l'inexprimable...<br /> <br /> Icare
A
C'est vrai, chère Aloysia que l'on écrit aussi pour être lue. Un bon exemple, tes commentaires me font plaisir !
A
Chère Ariaga, écrire n'est-il pas pour toi un besoin ? Et dans ce cas, ne nécessite-t-il pas le fait d'être lue ? Ne rien exprimer est comme une mort intérieure. Cela relève du partage, de<br /> l'échange, qui est une fonction primordiale de l'être humain, ne crois-tu pas ?<br /> J'aime beaucoup ton automate, il est magnifique. Mais lui, il n'a rien à dire. Alors que toi, oui. Et que nous, ça nous plaît ! Bonne soirée, chère Ariaga.