Cela à commencé par un bruit lointain qui, petit à petit est devenu plus net.
C'était comme un bruit de tambour mouillé et puis j'ai vu, vers la gauche de la plage, émergeant de la vague alourdie par le sable soulevé, un vieux soldat qui battait tambour.
Il était très petit, presque un soldat de plomb et marchait lentement, comme s'il défilait.
Il portait casquette blanche, chemisette kaki, tablier de cuir et longue barbe grise et n'était, curieusement, pas mouillé. Derrière lui, si bien mis, et marchant fièrement de son pas cadencé, est sortie de la mer une horde dépenaillée et fumante de vapeurs.
Dans les volutes humides on ne distinguait que des silhouettes, bras levés, tenant des armes de toutes sortes. J'ai cru apercevoir des haches, des fusils, des sabres, peut-être même un tomahawk et aussi tout en bas, dans l'épaisseur brumeuse, il m'a semblé deviner les formes d'un canon traîné par des chevaux mais c'était trop confus pour que j'en sois certaine.
Le soldat au tambour grossissait à mes yeux. Pas beaucoup car il était VRAIMENT petit. Il continuait, imperturbablement, à défiler sur le sable. Les autres le suivaient, lamentable cohorte, et la brume avec eux.
Le défilé est arrivé, juste à ma hauteur. Le soldat s'est alors tourné vers moi, comme vers une tribune. Il a posé ses baguette sur le tambour, s'est mis au garde à vous, a levé la tête et d'une voix forte, en une langue étrange mais que, fait tout aussi étrange, j'ai comprise, il m'a demandé : est-ce que LA guerre est finie ? Je suis restée muette ! ...
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