
Oh ! que j'aimerais...
Mourir d'être une fleur
Et donner au soleil toute l'eau
Exploser de beauté dans un bain de lumière
Ivre du vin de l'univers
J'attends depuis des vies...
Ariaga (Ariane Callot)
Oh ! que j'aimerais...
Mourir d'être une fleur
Et donner au soleil toute l'eau
Exploser de beauté dans un bain de lumière
Ivre du vin de l'univers
J'attends depuis des vies...
Ariaga (Ariane Callot)
Ne pas aimer les araignées,
une opinion,
mais décider de leur parler,
transmutation.
Ariaga (Ariane Callot)
Sur la plage, tout vibrant d'étonnement devant le monde qui s'offre à lui, l'enfant contemple une mare enfermée dans sa frontière de rochers. Il ne voit pas les limites, seulement ce lieu enchanté où s'agitent crevettes et minuscules poissons, où le soleil joue avec l''eau. Il pénêtre cette mare de tout son regard et pour lui cette petite surface d'eau de mer abandonnée par la marée est aussi importante que tout l'univers. Elle est l'univers.
Redevenir cet enfant émerveillé, oublier les questions et les portes...
Ariaga (Ariane Callot)
" Ô femme et fièvre faite femme ! Lèvres qui t'ont flairée ne fleurent point la mort. Vivante - et qui plus vive ? - tu sens l'eau verte et le récif, tu sens la vierge et le varech, et tes flancs sont lavés au bienfait de nos jours. Tu sens la pierre pailletée d'astres et sens le cuivre qui s'échauffe dans la lubricité des eaux. Tu es la pierre laurée d'algues au revers de la houle, et sais l'envers des plus grands thalles incrustés de calcaire. Tu es la face baignée d'ombre et la bonté du grès. Tu bouges avec l'avoine sauvage et le millet des sables et le gramen des grèves inondées ; et ton haleine est dans l'exhalaison des pailles vers la mer, et tu te meus avec la migration des sables vers la mer..."
...
" Submersion! soumission! Que le plaisir sacré t'inonde sa demeure! Et la jubilation très forte est dans la chair, et de la chair dans l'âme est l'aiguillon. J'ai vu briller entre tes dents le pavot rouge de la déesse. L'amour en mer brûle ses vaisseaux. Et toi, tu te complais dans la vivacité divine comme l'on voit les dieux agiles sous l'eau claire, où vont les ombres dénouant leurs ceintures légères...Hommage, hommage à la diversité divine! Une même vague par le monde, une même vague notre course... Étroite la mesure, étroite la césure, qui rompt en son milieu le corps de femme comme le mètre antique, et l'odeur de ses vasques erre dans notre lit...Rouge d'oursin les chambres du plaisir."
Saint-John Perse
Amers, p. 333/334, La pléiade.
Photo Ariaga
Quand la mer se retire, vidant l'estuaire de ses bleus
reste le plomb fondu de la vase grise et molle.
C'est alors que nos frères de plumes et de symboles
écrivent des messages, signés pattes d'oiseaux,
dans l'archaïque langue des dieux de la Nature.
Nous ne savons plus lire, le code s'est perdu
et nous avons laissé dissoudre dans le temps
cette danse amoureuse de la matière esprit
cette danse amoureuse mère de notre monde.
Ariaga (Ariane Callot)
Photo Ariaga
Photo Ariaga
Regardez ces rochers qui vont petit à petit se fragmenter.
Il en faudra des temps, il en faudra des vagues,
ils deviendront cailloux, ils deviendront sable, poussière,
puis ...
C'est leur vie et c'est aussi la notre dans la grande transmutation de ce qui est
et sera toujours.
Ariaga (Ariane Callot)
Photo Ariaga
Comme du sable, le temps glisse entre mes doigts.
Dans la dernière partie de ma vie, obsédée par l'idée de l’inaccompli, je me fige dans la bulle de l'intellect.
La porte de la créativité et de la poésie se ferme.
Je ronronne dans le déjà fait que je cisèle à l'infini.
Et pourtant ... dans ce théâtre d'ombres quelque chose pulse ...
Un grand désir de partager encore du vrai et du profond, d'être à nouveau en accord avec les vibrations de la vie et de la nature et d'entendre parfois murmurer à l'oreille de mon cœur le vieil alchimiste compagnon de mes errances.
Ariaga (Ariane Callot)
Aux racines de toute chose vivante, il y a la nature poussant ses rameaux jusqu'à fleur de peau et, quand le coeur bat tambour au rythme de l'émotion amoureuse, les convictions de l'esprit sont saturées par l'attente fiévreuse de la sublimation des corps.
Ariaga
Plantés comme une barrière
les échardes dans la chair
et le poteau du passé
auquel je suis attachée.
Les doux pièges des chimères
obscurcissant la lumière,
et ce chant que je connais
ce chant qu'on m'avait donné
l'ai-je vraiment oublié ?
Comme ils sont durs à monter
les alchimiques degrés
qui mènent au temple intérieur
où s'accomplit le Labeur.
Ariaga