Laisser se dissoudre le vieux corps,
devenir un nouveau-né qui tête aux racines de l'univers,
quand on vibre d'un si fort désir,
faut-il pour cela mourir ?
Ariaga (Ariane Callot)
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Laisser se dissoudre le vieux corps,
devenir un nouveau-né qui tête aux racines de l'univers,
quand on vibre d'un si fort désir,
faut-il pour cela mourir ?
Ariaga (Ariane Callot)
."Les gens ne devraient pas toujours tant réfléchir à ce qu'ils doivent faire, ils devraient plutôt penser à ce qu'ils doivent être. S'ils étaient seulement bons et conformes à leur nature, leurs œuvres pourraient briller d'une vive clarté. Si tu es juste tes œuvres le sont aussi. Ne pense pas mettre ton salut sur un "agir" : c'est sur un être qu'il faut le placer."
Maître Eckhart : Instruction spirituelle
Voici, cité par C.G.Jung, un écrit de la grande mystique Hildegarde de Bingen qu'il considérait comme une personnalité remarquable. Il s'agit d'une lettre sur ses "visions" envoyée en l'an 1171 au moine Wilbert de Gembloux :
" Depuis mon enfance, disait-elle, je vois constamment une lumière dans mon âme, mais non avec les yeux extérieurs ni avec les pensées de mon cœur ; les cinq sens extérieurs n'ont pas davantage part à cette vision ... La lumière que je perçois n'est pas de nature locale, mais elle est plus éclatante que le nuage qui porte le soleil. Je ne puis y distinguer ni hauteur, ni largeur, ni longueur... Ce que je vois ou apprends dans une telle vision demeure longtemps dans ma mémoire. Je vois, j'entends et je sais tout en même temps, et j’apprends pour ainsi dire sur le champ ce que je sais...Je ne puis reconnaître aucune forme à cette lumière et pourtant j'aperçois parfois en elle une autre lumière qui se nomme pour moi lumière vivante ... Pendant que je jouis de la vue de cette lumière, toute tristesse et tout chagrin disparaissent de ma mémoire. "
Commentaire sur le Mystère de la Fleur d'Or(p.45)
Petites idées sur des sujets incertains ...
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Si l'enfer existe ne serais-ce pas tout simplement une éternelle privation d'Amour?
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Pourquoi ne pas croire aux miracles quand on pense à la Vie qui est une succession de miracles ?
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Et si une des plus grandes fautes état la mégalomanie spirituelle ?
Et si ...
Et si nous arrêtions de nous disperser en cherchant des réponses ? Elles sont là, en nous, mais l'agitation et le caquetage mental nous empêchent de les voir.
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Et si il y avait deux attitudes possibles devant les grandes difficultés de la vie : la résignation malheureuse ou l'acceptation joyeuse. Ou alors une troisième piste ?
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Et si les choses et les sensations qui sont habillées par les mots ne pouvaient être perçues dans leur nudité que par les tous petits enfants ?
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Et si l'amour était une flamme courageuse qui brûle dans les tempêtes et les inondations ?
Dans le laboratoire de notre vie spirituelle les matériaux avec lesquels nous devons travailler sont ceux de la vie quotidienne et de la relation aux autres.

Assise sur le banc des rêves de vacances
dans la transparence des gouttes de pluie,
pendant ma transhumance imaginaire vers un soleil mouillé,
dont l'or brillait entre les gouttes,
soleil du Diable qui bat sa femme parce qu’elle est trop belle,
j'ai cru apercevoir, derrière le miroir,
là où l'horizon se retire au fond du ciel,
le reflet d'une ville engloutie,
dont la respiration
faisait comme une brume au dessus de la mer.
Aurai-je le courage de tenter le voyage,
vers la cité perdue dont tinte encore la cloche,
pour ceux qui savent entendre ?
Ariaga (Ariane Callot)
Une citation de Albert Einstein trouvée en relisant : Comment je vois le monde. Les mots en caractères gras ne sont pas dans le texte original. Ils veulent montrer ce qui m'a semblé important. Ariane Callot.
"Je soutiens vigoureusement que la religiosité cosmique est le mobile le plus puissant et le plus généreux de la recherche scientifique. " [...]
" L'esprit scientifique, puissamment armé en sa méthode, n’existe pas sans la religiosité cosmique. Elle se distingue de la croyance des foules naïves qui envisagent Dieu comme un Être dont on espère la mansuétude et dont on redoute la punition - une espèce de sentiment exalté de même nature que les liens du fils avec le père -, comme un Être aussi avec qui on établit des rapports personnels, si respectueux soient-ils. Mais le savant, lui, convaincu de la loi de causalité de tout événement, déchiffre l'avenir et le passé soumis aux mêmes règles de nécessité et de déterminisme. La morale ne lui pose pas un problème avec les dieux, mais simplement avec les hommes. Sa religiosité consiste à s'étonner et à s'extasier devant l'harmonie des lois naturelles dévoilant une une Intelligence si supérieure que toutes les pensées humaines et toute leur ingéniosité ne peuvent révéler, face à elle, que néant dérisoire. Pour le savant, ce sentiment développe la règle dominante de sa vie, de son courage, dans la mesure où il surmonte la servitude des désirs égoïstes. Indubitablement, ce sentiment se compare à celui qui anima les grands esprits religieux de tous les temps.
Radmila Moacanin, dans un ouvrage intitulé C.G.Jung et la sagesse tibétaine où elle commente une citation de Jung extraite du Commentaire sur le Mystère de la Fleur d'Or écrit ce texte sur les vertus de la patience pour laisser se développer le processus d'individuation :
" Jung observa que ceux de ses patients qui arrivaient à s'affranchir par eux -mêmes de l'esclavage où les maintenaient leurs problèmes et qui atteignaient des niveaux supérieurs de développement et d'intégration psychique, ne faisaient en réalité que permettre aux choses de se produire d'elles-mêmes. Ils laissaient leur inconscient leur parler en silence, et ils écoutaient ses messages avec patience, en y accordant toute leur attention, avec le plus grand sérieux. En d'autres termes, ils établissaient une relation consciente avec leur inconscient.
" L'art de laisser les choses arriver d'elles-mêmes, l'action par l'inaction, laisser les choses se faire d'elles-mêmes, comme le disait Maître Eckart, devint pour moi la clef de la porte d'accès à la voie.Nous devons être capables de laisser les choses se produire d'elles-mêmes dans la psyché. Chez nous il s'agit d'un art que la plupart des gens ignorent totalement. La conscience ne cesse d'interférer, d'aider, de corriger et de nier, ne laissant jamais se développer en paix le processus psychique ."(Jung)
Quand on autorise le processus psychique à se développer en paix, l'inconscient féconde la conscience, et la conscience illumine l'inconscient. La fusion mutuelle et l'union des deux contraires accroissent la conscience et élargissent la personnalité. Selon Jung cela s'accomplit dans les meilleures conditions quand le processus n'est pas dirigé de l'extérieur et que le thérapeute n'interfère pas sur le travail de la nature."
Il me semble que ce que pense Jung, sur le plan psychique, au sujet de la patience peut aussi s'appliquer à certains domaines de la vie courante ...
Ariane Callot