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27 janvier 2010 3 27 /01 /janvier /2010 09:35

Les rêves sont une possibilité de contact avec une région étrange où se parle une langue incompréhensible. L'inconscient, cet Autre qui ne peut se présenter lui-même, délégue des ambassadeurs. Ces représentants symboliques vont donner une sorte de représentation théatrale. En effet, dans la plupart des rêves, on retrouve une certaine structure évoquant les différents actes d'une pièce de théâtre avec décors, dialogues et personnages amis ou ennemis. Le rêveur est spectateur ou acteur. Les scènes peuvent être surprenantes et défier les règles de la logique, mais les matériaux sont re-connus même si le sens de la représentation est confus.

La représentation est action quand les images sont décodées puis matérialisées. Jung, par exemple, a éprouvé le besoin de poétiser, dessiner, sculpter, bâtir la tour de Bollingen à des périodes de sa vie où il était assailli par des rêves et des visions. Il écrit dans Ma Vie :"Je devais en quelque sorte, représenter dans la pierre mes pensées les plus intimes et mon propre savoir … ."Il faisait oeuvre artistique en passant de l'immatériel au réalisé. En effet, la véritable démarche artistique se traduit par un acte personnel fort. L'artiste s'empare d'images imposées au Moi par l'Inconscient pour en faire un acte créateur qui n'est pas un RE mais une présentation originale.
Quand je pense à l'artiste et à la représentation je vois "présent" au centre du mot. L'artiste inspiré a reçu un don, celui de présenter aux autres quelque chose de nouveau qu'ils n'ont pas la chance de percevoir.

Ariaga

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20 novembre 2009 5 20 /11 /novembre /2009 17:45

 

Aujourd'hui je vais m'intéresser, avec ceux qui me lisent, au domaine du relationnel dans l'interprétation des rêves. Ce domaine a pour caractéristique d'être enraciné dans une terre commune : la relation. Trois relations existent et s'interpénètrent. Première possibilité : une relation entre l'inconscient et le moi conscient du rêveur, s'il est seul avec son rêve. Deuxième possibilité :  une relation entre le rêveur et l'interprète de son rêve s'il le fait analyser (Ceci dans le cas d'une interprétation junguienne où le dialogue est permanent entre le rêveur et l'interprète).  Enfin, dans le cas d'un dialogue entre le rêveur et l'interprète il se forme une boucle qui passe par l'inconscient des deux protagonistes avec une possibilité d'une relation à la "totalité" par leur accès commune à l'inconscient collectif.

Les deux plans sur lesquels les rêves peuvent être interprètes se distinguent, là aussi, par le niveau d'approche relationnel : relation au monde extérieur et relation au monde intérieur. En effet, l'art de l'interprétation des rêves s'organise autour de deux techniques de base : l'interprétation sur le plan de l'objet et l'interprétation sur le plan du sujet

L'interprétation que l'on appelle sur la plan de l'objet consiste à accorder une réalité objective aux acteurs et évènements qui interviennent dans un rêve. Les images du rêve nous renseignent donc sur la relation existant entre le Moi du rêveur et des personnes ou des situations qui existent réellement à l'extérieur de lui. Par exemple (je crois que c'est un exemple d'Etienne Perrot), s'il rêve de son oncle, le rêve lui donnera le point de vue de son inconscient sur sa relation réelle avec son oncle. C'est pourquoi, l'approche sur le plan de l' objet est indispensable pour que le rêveur prenne conscience des conséquences de la relation qu'il entretient avec le monde extérieur. Cela peut l'aider à s'affranchir du poids des relations qui l'aliènent. Il est évident qu'à ce niveau d'interprétation il faut connaître le rêveur. 

La deuxième approche, sur le plan du sujet, consiste, au contraire, à interpréter les images du rêve comme des figures intérieures du rêveur, des symboles ou des complexes déterminant la psyché inconsciente. C'est un moyen d'investigation destiné à donner des renseignements sur la réalité intérieure du rêveur à laquelle le moi ne peux accéder de lui même. Dans cette optique, l'oncle du rêve sera peut-être, s'il s'agit d'une femme,  une figure symbolique de l'animus. 

Jung appelle parfois l'interprétation sur le plan du sujet méthode herméneutique car ce procédé tient compte de l'ensemble des représentations de la psyché, qu'elles soient de nature individuelle ou issues de l'inconscient collectif, ce qui donne à leur interprétation de grandes possibilités d'amplification. C'est ainsi que l'on peut alors envisager de réfléchir sur des rêves de (presque) inconnus contenant des éléments appartenant à tous. Mais ceci est une autre histoire ...

 

            Ariaga

 

 

 

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14 novembre 2009 6 14 /11 /novembre /2009 17:24

Après avoir tout d'abord employé la méthode de S. Freud des "associations libres", C.G.Jung a considéré que cette méthode ne rendait pas compte de l'ensemble du rêve car elle ramenait inéluctablement aux complexes des sujets, alors que ces complexes  ne faisaient pas obligatoirement partie du rêve. Il a alors décidé de "décomposer" les rêves pour en extraire toute leur substance et tenter d'en établir le sens, ou plutôt les sens aux différents niveaux d'interprétation (que nous verrons demain). Il prenait chacun des éléments d'un rêve et, sans opinion préconçue sur la manière dont l'image était arrivée là, procédait, en tournant autour, à l'approfondissement du sens de l'image. Il appela sa méthode l'"amplification".

Mais Jung trouvait encore insuffisante la technique de décomposition du rêve en ses éléments, réminiscences et motivations. Pour lui, cette façon de procéder atteignait ses limites au moment où, je cite, : "les symboles oniriques ne se laissent plus réduire à des réminiscences ou à des volitions personnelles, c'est-à-dire que surgissent des images de l'inconscient collectif."Il y a en effet des images qui semblent n'avoir que très peu de sens si on les rapporte au rêveur. Pour qu'elles prennent toute leur signification il faut chercher dans des directions qui peuvent apparaître comme complètement étrangères aux associations conscientes faites par le rêveur. Par l'amplification on recueille des tas de données et ensuite on cherche une "expression générale compréhensible". 

On peut dire, au sujet de cette technique d'interprétation, que Jung continua le travail de Freud, en l'élargissant. Il est cependant un point sur lequel leurs vues divergent.

Freud a, selon Jung, entrepris une démarche courageuse pour donner un sens au rêve mais il a effectué ses observations dans le champ de la psychopathologie. Il pense que les rêves, tout comme les névrosés, sont dissimulateurs. Les rêves seraient alors "une simple façade derrière laquelle quelque chose est intentionnellement caché." Jung réfute fermement cette vision de la psychologie du rêve. Pour lui, le rêve est un "évènement naturel". L'inconscient est autonome, il a son projet et on ne voit aucune raison valable pour qu'il soit une "invention rusée" destinée à nous tromper ; il ne dissimule pas, il expose. C'est pourquoi il faut éviter de l'analyser avec trop de hardiesse ou de défiance. On doit simplement l'accueillir, tel qu'il se présente, et le contempler pour, finalement, prendre conscience de ce qu'il exprime dans sa totalité. 

                 Ariaga
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9 août 2009 7 09 /08 /août /2009 17:33
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Le chat de l'alchimiste ne connaît rien à l'or, philosophique ou non.

Le chat de l'alchimiste, repu et satisfait, tout contre la chaleur douce de l'athanor, médite longuement sur l'immobilité mais ses yeux entrouverts surveillent la cornue. Depuis bien des années, il attend que se casse, le verre qui retient, dans les reflets changeants de son rêve éveillé, des oiseaux fabuleux qui ne meurent jamais et des serpents qui tournent en se mordant la queue.

Le chat de l'alchimiste essaie d'approcher l'impossible infini du ronron silencieux.

       Ariaga
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6 mars 2009 5 06 /03 /mars /2009 19:10

Regarde passer le grand train sans début ni fin qui voyage tout au long de tes nuits poussé par un souffle venu d'ailleurs.

Dans la lueur métallique des wagons tu devines des films absurdes hoquetant leurs aller et retour et des ombres si antiques qu'on ne sait plus rien d'elles.

Ecoutes le train pulser dans ta nuit sous peine de mourir de silence.

Regarde bien tu es dedans.

Ariaga

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