Elle va souvent sur la grève
Elle regarde les flots grisâtres
Et quand la vague se dilate
Elle attend encore et encore
Que la mer délivre le corps
De son amour pas vraiment mort.
Et la vague déferle et avance
Vide
Pour mourir sur le sable
Changée en tache humide.
On lui dit, vous le portez dans votre coeur. Elle dit, mais où est son corps chaud, où est celle qui se tenait nue, les cheveux épars, devant lui tendu par le désir.
Où est le souffle brûlant sur la nuque, où sont les bras où sont les chuchotements, les enveloppements, les emboîtements, ce que nous n'avons pas fait, ce que nous n'avons pas dit.
Dans la profondeurs des étoffes
Où elle enfouit sa solitude
Monte une odeur de bois pourri
Au coeur des intimes ténèbres.
Ariaga