Sa main sur son épaule
Lui a frôlé le cœur
Et puis comme un murmure
Qui s'en va frémissant sur l'onde de la peau
À la pointe de son corps
A pulsé un frisson ...
Ariaga (Ariane Callot)
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Sa main sur son épaule
Lui a frôlé le cœur
Et puis comme un murmure
Qui s'en va frémissant sur l'onde de la peau
À la pointe de son corps
A pulsé un frisson ...
Ariaga (Ariane Callot)
Je me souviens d'une légende juive racontée par C.G.Jung dans le livre "l'analyse des rêves". La voici, dans le texte de Jung.
"Une légende juive, à la fois belle et scandaleuse, raconte le mal démoniaque de la passion. Il y avait un vieil homme très sage et très pieux que Dieu aimait, parce qu'il était tellement bon et qu'il avait beaucoup médité sur les questions de la vie. Il avait compris que tout le mal de l'humanité avait sa source dans le démon de la passion. Alors il se prosterna devant le Seigneur et lui demanda de supprimer de la terre l'esprit malin de la passion. La piété du vieillard était tellement grande que le Seigneur accéda à sa demande. Et comme toujours, lorsqu'il avait accompli une grande action, le vieillard très pieux était empli de joie et selon son habitude se rendit ce soir-là dans sa belle roseraie pour humer le parfum de ses roses. La roseraie avait son apparence habituelle, mais quelque chose n'allait pas. Le parfum n'était plus là, une substance manquait, comme lorsqu'on mange du pain sans sel. Peut-être était-il fatigué. Alors il prit sa coupe en or et la remplit avec un vieux vin merveilleux qu'il possédait dans sa cave et qui n'avait jamais eu le moindre défaut jusqu'à présent. Mais cette fois-ci le vin était fade. Cet homme sage possédait dans son harem une jeune épouse d'une grande beauté et, lors de la dernière visite, il s'aperçut que son baiser qui habituellement était comparable au parfum et au vin était cette fois sans saveur ! Alors il monta derechef sur son toit et dit au Seigneur combien il était triste, et qu'il craignait d'avoir fait une erreur en demandant de supprimer le démon de la passion. Il adressa alors au Seigneur la prière suivante : "Ne pourrais-Tu renvoyer sur terre l'esprit malin de la passion ?" En reconnaissance de sa grande piété, Dieu accéda à sa demande. Alors le vieillard goûta à tout à nouveau et, merveille, plus rien n'était fade, les roses avaient retrouvé leur parfum merveilleux et le baiser de sa femme fut plus suave que jamais."
Quand on se canalise
Quand on analyse
Quand on se dialyse
Quand on banalise
Aseptisant sans cesse
Les joies et les ivresses
Les excès de tendresse
Pour la vie et ses liesses
On bâtit un grand mur
De pierres granitiques
Tout autour de la chair
Et l'âme devient grise
Parfois le mur s'écroule
Attaqué
Explosé
Par la vague puissante
De forces inconnues
Dont l'alcool est si fort
Que l'âme en est grisée
Ça s'appelle l'AMOUR
Je suis le vaisseau splendide d'un passager sans limite qui baigne mes cellules dans sa lumière
Seigneur, ne me donnez jamais la sagesse triste
De ceux qui vivent morts
Ne me donnez jamais la vertu laide
De ceux qui aiment dans la honte de leur corps
Laissez moi être une note de musique incarnée
Vibrant dans l'orchestre de l'univers
Laissez moi être une main qui caresse et qui donne
Donnez moi un AMOUR vaste comme la VIE
Et reprenez les mots les pourquoi et les portes
Pour que ma chair glorieuse frissonne
Spiritualisée par Votre grandeur cosmique
Ariaga (Ariane Callot)
C'était hier il y a mille ans
C'était le jour
C'était la nuit
Elle attendait un signe
Oh ! Ce rire pur qui éclata tout nu et roula jusqu'au silence...
Ariaga (Ariane Callot)
Je relis en ce moment un livre de Clément ROSSET (philosophe né en 1939 et décédé en 2018) intitulé Le réel et son double (Gallimard). J'ai eu la chance de suivre ses cours à la faculté de Nice et, avec Spinoza et Edgar Morin, il est un de ceux qui m'ont le plus influencée. J'ai toujours aimé ceux qui ne reculent pas devant les obstacles et voici ce qu'il écrit (p.106) :
" ...La sécurité est un piège qui achève de lier le héros tragique à son destin et d'enfermer l'homme en lui même. La mise à l'abri, l'esquive s'expriment par un geste qui constitue précisément, et de toutes pièces, le dommage dont on voulait se garer. C'est en voulant éviter de tuer son père qu’Oedipe se précipite sur la voie du meurtre, c'est en voulant à tout prix être un autre que l'homme se confirme habituellement en lui même. De sorte que la sécurité dont se croit protégé celui qui a entrepris d'esquiver son destin constitue le lieu exact de sa perdition. L'ailleurs apparent n'est autre que l' ici dont on se croyait éloigné, et la protection sur laquelle on comptait se révèle comme ce qui a justement causé la perte ; telle la montre du pêcheur, dans la Descente dans le Maelström d'Edgar Poe, qui doit signaler l'heure dangereuse de la marée et dont on s'aperçoit trop tard qu'elle s'est arrêtée à sept heures. La fausse sécurité est plus que l'alliée de l'illusion ; elle en constitue la substance même et est au fond l'illusion en personne, comme le dit Hécate dans Macbeth : " La sécurité est la plus grande ennemie des mortels. ""
Alors, arrêtons de nous abriter derrière des peurs plus ou moins réelles et faisons face courageusement à l' ici et maintenant de la vie.
Ariaga (Ariane Callot)
Photo Ariaga
Dans la transparence des gouttes de pluie,
pendant ma transhumance imaginaire vers un soleil mouillé,
dont l'or brillait entre les gouttes,
soleil du Diable qui bat sa femme parce qu’elle est trop belle,
j'ai cru apercevoir, derrière le miroir,
là où l'horizon se retire au fond du ciel,
le reflet d'une ville engloutie,
dont la respiration
faisait comme une brume au dessus de la mer.
Aurai-je le courage de tenter le voyage,
vers la cité perdue dont tinte encore la cloche,
pour ceux qui savent entendre ?
Ariane Callot