Il est naturel de se poser des questions et Jung pensait que la curiosité est une qualité majeure. Il est donc normal, amis lecteurs, que mon esprit, que j'ai bien du mal à garder au repos, bouillonne d'interrogations auxquelles mon côté paradoxal offre les réponses les plus variées et les plus contradictoires. Cela fait du bien de partager alors, comme pour les pensées du carnet, je vous en propose quelques unes. Il y en a bien d'autres ...
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Les scientifiques pensent que les premiers systèmes vivants se sont formés à partir d'une "soupe primitive" mais qui a mis les ingrédients dans la soupe ?
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Est-ce-que j'ai vraiment envie d'un Dieu qui se mêle de la vie des hommes? J'aurais tendance à répondre non mais qui n'a pas fait un jour une prière ?
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Le pire crime contre le Divin n'est-il pas de vouloir s'assurer le monopole de la vie religieuse ?
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Est-ce que l'on ne confond pas le plus souvent philosophe et intellectuel ?
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Ariaga
Qui n'a pas une phobie plus ou moins handicapante ? Phobie des serpents, du vide, de la foule, et de tas de choses et situations parfois surprenantes. On a du mal à comprendre la terreur que quelqu’un peut ressentir devant un papillon ou une tétine.
C. G. Jung dans son ouvrage Psychologie du transfert exprime une curieuse opinion au sujet des phobies. Il met en garde contre un excès de soins , ce qu'il appelle "l'enthousiasme thérapeutique", et dit que " tout ne peut pas être guéri, tout ne doit pas être guéri". Il raconte, à titre d'exemple deux histoire qui seraient incroyables si on ne connaissait pas le sérieux de Jung.
La première concerne une femme qui souffrait depuis longtemps d'une dépression et d'une phobie de Paris. La dépression fut guérie mais la phobie demeurait. Cependant, elle se sentait tellement bien qu'elle décida de prendre sur elle et de venir à Paris. Elle réussit à atteindre Paris mais le lendemain de son arrivée elle succomba dans un accident d'automobile.
La seconde histoire est celle d'un patient atteint d'une curieuse phobie des perrons. Il faut pris par hasard dans un affrontement de rue. Il y eut des coups de feu et, terrorisé, malgré sa phobie, il voulut se réfugier dans un édifice public auquel on accédait par un perron. Il gravit le perron en courant et c'est alors qu'il fut atteint par une balle perdue. Il s'écroula sur les marches.
Les conclusions de Jung sont que les symptômes psychiques doivent être considérés avec une grande prudence et que la psychothérapie doit se montrer modeste car nous sommes loin de connaître toute leur signification.
Je dois dire que je reste perplexe. Certaines phobies seraient-elles une mise en garde d'un inconscient qui fonctionne dans une autre temporalité et qui "sait" qu'un danger nous menace ? Je frissonne ...
Ariaga
En reprenant mon travail de thèse sur le site C.G.Jung, rêve alchimie homéopathie, je me rends compte de la profonde influence qu'ont eu Spinoza (je vous en parlerai un jour) et Edgar Morin sur ma réflexion et sur la construction du travail.
EDGAR MORIN, sociologue et philosophe bien vivant et très actif malgré ses 93 printemps (c'est encourageant!) est considéré comme le père de la pensée complexe, une pensée qui ne peut que m'inspirer quand je dis à longueur de blog préférer les et/et aux ou/ou.
Je vais vous proposer ce qui me vient spontanément à l'esprit, ce qui reste quand on a beaucoup oublié, sur les grand thèmes proposés par Edgar Morin et je crois bien que je vais me faire plaisir et lui consacrer du temps avant la période "vacances" du Laboratoire. Même mon chat est d'accord !
- Refus de la connaissance parcellaire et réductrice.
- Refus d'enfermer le réel dans un système de pensée.
- Dialogue indispensable entre l'ordre et le désordre.
- Importance du RE (RElation, REprésentation etc)
- Importance de penser ensemble.
Il ne me reste plus qu'à aller voir ce que j'avais souligné dans les premiers tomes de " La méthode " et ce n'est pas rien !
Ariaga
Le vieil alchimiste qui parle à l'oreille de mon cœur, même quand j’oublie de l'écouter et me laisse aller à la tristesse, est toujours là pour m'aider. Ce matin, j'ai, suivant ma technique "divinatoire", ouvert au hasard le tome V de la correspondance de Jung. Ce dernier tome est celui qui me parle le plus car il concerne les toutes dernières années de la vie de Jung et qu'il y fait souvent des observations sur la manière de vivre et de mourir. J'ai entendu une réponse à une certaine angoisse existentielle et je la partage avec vous. J'y ai ajouté, pour le contexte, ce qui précède et ce qui suit :
" Dès lors que l'archétype est sollicité en un certain lieu, il est aussi activé comme un tout, c'est à dire partout simultanément, car il est universel et reste donc identique à lui-même toujours et partout. C'est pourquoi un vieil alchimiste pouvait consoler un de ses disciples en ces termes : " Quels que soient ton isolement et la solitude que tu ressens, si tu fais vraiment et consciencieusement ton travail, des amis inconnus viendront te chercher. "
Il me semble que jamais aucune réalité essentielle n'a été perdue car la matrice correspondante reste présente en nous, et de là elle veut et peut renaître lorsque c'est nécessaire. Mais seuls peuvent la recouvrer ceux qui ont appris l'art de détourner leurs yeux de la lumière aveuglante de l'opinion commune et leurs oreilles du bruit des slogans éphémères. " (p. 206, C. V)
J'ai reçu une leçon ...
Ariaga
Certains ont de grands projets pour changer le monde dans le domaine de la philosophie, de la spiritualité et, plus pratique, du social ou de l'humanitaire. Ils ont toute mon estime mais, plus j'avance dans la vie, plus je crois que, comme le dit Krishnamurti : "pour transformer le monde nous devons commencer par nous-mêmes." Chaque individu, à son niveau de fragment de la totalité est responsable des problèmes du monde. Il est imparfait, nous sommes imparfaits, mais, si nous voulons que l'ensemble de l'humanité s'améliore, nous devons commencer l'oeuvre par une réflexion sur nos comportements et, par un travail minuscule à l'échelle de la planète, transmuter nos faiblesses en forces . Je ne crois pas ridicule de penser que nous aurons ainsi contribué à changer le monde.
Ariaga
Parmi les lecteurs de ce blog, il est possible que certains aient entrepris, puis interrompue, une analyse, qu'elle soit jungienne ou non. En effet, c'est tout un processus, court ou long, qui peut s'arrêter pour diverses raisons car, même si on n'a pas le sentiment d'avoir atteint le but recherché, une fin peut toujours survenir à un stade quelconque de ce difficile travail sur soi.
C.G.Jung, dans Psychologie et Alchimie, propose différentes raisons à cette fin. Je vais vous les citer et peut-être retrouverez vous un des motifs qui vous a fait vous séparer, peut-être temporairement, de votre analyste.
" 1. après que le sujet à reçu un bon conseil ; 2. après qu'a eu lieu une confession plus ou moins complète, mais toutefois suffisante ; 3. après la reconnaissance et l'acceptation d'un contenu psychique jusqu'alors inconscient, bien qu'essentiel, et dont la prise de conscience donne un nouvel élan à l'activité et à la vie du sujet ; 4. après un détachement, obtenu grâce à un travail psychologique prolongé, d'avec la psyché de l'enfance ; 5 après la réalisation d'une nouvelle adaptation rationnelle à des conditions de vie peut-être difficiles ou exceptionnelles ; 6. après la disparition de symptômes douloureux ; 7 après un tournant positif de la destinée : examen, fiançailles, mariage, divorce, changement de profession, etc. ; après la redécouverte de l'appartenance à une confession religieuse, ou après une conversion ; 9. après que s'est esquissée l'édification d'une philosophie pratique de la vie ( " philosophie " au sens antique ! ). "
Jung ajoute, et je trouve cela très intéressant, que, même après cette fin de l'analyse, il est fréquent que la confrontation avec l'inconscient persévère et que des patients qui reviennent voir leur analyste après des années décrivent des métamorphoses aussi importantes que celle des patients qui ont poursuivi leur analyse. Cela donne à penser qu'il existe dans la psyché, comme le dit Jung, "un processus tendant vers un but final et, pour ainsi dire, indépendant des conditions extérieures".
Je dois dire que je trouve la possibilité d'existence de ce processus impressionnante et propice à de profondes réflexion ...
Ariaga
Photo Pérou ÉPHÊME
La peur concerne tous les êtres humains, dont j'espère faire partie , quoique ...parfois ... Je pense quelle est un des principaux obstacles à une alchimie spirituelle faite de transmutation du négatif au positif. Voici quelques idées, en vrac, juste destinées à alimenter la réflexion des lecteurs.
- La peur est comme un serpent qui se mord la queue . Un cercle vicieux, qui part de nous et revient à nous. Une espèce néfaste d'Ouroboros alchimique.
- La plus grande peur est la peur de la peur ; la peur de ce qui pourrait arriver et qui correspondrait à aucun des scénarios élaborés par notre mental : Peur de perdre, peur de ne pas pouvoir acquérir, peur de recevoir.
-Peur fondamentale de ce qui n'est pas déjà connu, de ce qui n'est pas RE-présenté et ne peut nous projeter dans un futur rassurant construit partir d'éléments déjà présents à la surface de notre conscience. Dans ce futur de bisounours il ne se passerait rien que nous n'ayons expérimenté et surmonté.
Que faire ?
Contre la peur animale, viscérale, nécessaire à notre survie, nous ne pouvons rien. Juste la reconnaître pour ce qu'elle est : salutaire. Le bond que je fais pour échapper à un danger peut me sauver la vie.
Contre la peur psychologique, qui est un grand handicap sur le chemin de l'évolution spirituelle, et nous fait nous recroqueviller dans notre petit moi, je crois qu'il est important, pour commencer, de ne pas la considérer comme un étranger ennemi. Il faut la regarder bien en face, au moment présent, l'observer aller et venir, puis repartir sans imaginer tout ce qui pourrait bien arriver. Le réel suffit !
Vous me direz, c'est facile à écrire mais bien plus difficile à réaliser et vous aurez bien raison. Je l'expérimente tous les jours, mais on peut toujours essayer ...
Ariaga
Pourquoi avons nous tellement besoin du regard de l'autre pour exister ?
Qu'apporte à un individu, sur le plan de son évolution personnelle, le fait d'appartenir à des réseaux sociaux et peut on y échapper ?
Ariaga