20 novembre 2011
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C. G. Jung suggérait que, en plus de la causalité, existe entre les événements un lien transversal de l'ordre du sens. Il lui donnait le nom de synchronicité. Cependant, il attire l'attention de ses lecteurs sur le contresens que le terme de synchronicité pourrait provoquer. Il emploie le concept général de synchronicité dans un sens particulier tout a fait différent du " synchronisme "qui désigne tout simplement que des événements ont lieu en même temps. La synchronicité, pour lui, caractérise une coïncidence dans le temps de deux ou plusieurs événements, sans lien de cause à effet, mais qui ont un sens identique ou analogue.
Dans Synchronicité et Paracelse on voit Jung pousser très loin son idée de synchronicité, jusqu'à la notion d'un "ordre général sans cause". Mais, peu avant sa mort, dans une lette datée de 1958 il pensait que ce genre de problème devait être "radicalement soustrait à toute spéculation philosophique" et que seule l'expérience pouvait aider à avancer. Je vous parlerai aussi, un de ces jours, de tous les échanges qu'il a eu à ce sujet avec l'un des plus grands physicien de son siècle, Wolfgang Pauli.
Les contradictions de Jung ne m'ont jamais dérangée mais je dois dire que là où j'ai trouvé le plus de "nourriture" pour méditer sur les notions de temps et de causalité, c'est à la lecture de la plus plus ancienne et "simple" définition que Jung donne de la synchronicité. On la trouve dans le Commentaire sur le Mystère de la Fleur d'Or (p. 114)
" Une fréquentation de la psychologie des phénomènes inconscients m'a forcé, depuis un grand nombre d'années déjà, à me mettre à la recherche d'un autre principe d'explication, puisque le principe de causalité me paraissait insuffisant pour éclairer certains phénomènes remarquables de la psychologie inconsciente. Je découvris en effet, des phénomènes psychologiques parallèles entre lesquels il n'est absolument pas possible d'établir de relation causale, mais qui doivent être placés dans un autre ordre de connexions. Une telle connexion me parut consister essentiellement dans la simultanéité relative, d'où le nom de " synchronicité ". On dirait en effet, que le temps n'est rien moins qu'une abstraction, mais bien plutôt un continuum concret refermant des qualités ou des conditions fondamentales qui peuvent se manifester dans une relative simultanéité en différents endroits selon un parallélisme dénué d'explications causales : c'est le cas, par exemple de l'apparition simultanée de pensées, de symboles ou d'états psychiques identiques. "
Ces simultanéités se produisent dans le domaine du rêve lorsqu'un rêve semble avoir une relation par le sens avec un événement de la vie extérieure. Une relation non pas linéaire mais " transversale ". Jung raconte souvent l'histoire d'une femme qui lui parlait d'un rêve avec un scarabée doré et pendant ce temps un scarabée se promenait sur la vitre. Personnellement, j'ai parfois observé des faits, apparement solés qui étaient en relation avec mes rêves et même avec les rêves de mon entourage. Cela donne à réfléchir ...
Ariaga