C.G.Jung n'était pas uniquement préoccupé par la psychologie des profondeurs, les rêves, la philosophie des alchimistes. Les femmes ont eu une grande importance dans sa vie. Je ne jouerai pas au commentaire"people" en vous parlant de sa vie privée mais... Pour ce qui est de l'auto-analyse qu'il fit de sa vie psychique, l'anima, l'image intérieure de la femme en l'homme, a tenu une grande place. Il la considérait comme incontournable mais aussi redoutable et quasi invincible.
Je vous propose ici l'essentiel d'une lettre que Jung, alors âgé de 76 printemps, adressait à son vieil ami le dominicain Victor White le 21 Septembre 1951. II faut toujours lire la correspondance Jung en pensant qu'il avait beaucoup d'humour.
"J'ai vu Mrs. X., un vrai régal pour les yeux, et un peu plus encore ! Nous avons eu une conversation intéressante ; je suis bien obligé de le dire, elle est remarquable ! Si jamais femme a été anima, c'est bien elle, il n'y a pas à discuter !
Dans de tels cas, ce que l'on a de mieux à faire, c'est le signe de la croix, car l'anima, et par dessus le marché, une telle quintessence d'anima, projette une ombre métaphysique longue comme une note d'hôtel, et recèle des choses qui se prolongent à l'infini et s'harmonisent ensemble à merveille. Impossible de la saisir et de la classer quelque part. On y perd son latin. Je comprends au moins pourquoi elle rêve des vainqueurs du Derby : c'est exactement ce qui lui correspond ! Cette femme c'est un phénomène de synchronicité, tout simplement, et on ne peut pas plus la saisir qu'on ne saisit son propre inconscient.
Je trouve que vous devriez remercier saint Dominique d'avoir fondé un ordre dont vous faites partie. Dans de telles occasions, c'est une bonne chose qu'il y ait des couvents. Qu'elle ait appris toute sa psychologie dans les livres, c'est parfait ; elle aurait écrasé n'importe quel analyste, même correct et compétent. ...
Si vous voyez Mrs. X., dites lui, s'il vous plaît, combien sa visite m'a fait plaisir, mais gardez pour vous le reste de mes réflexions ! ..."
En espérant vous avoir fait sourire, devant la verdeur et la capacité intacte de fascination de Jung devant une image incarnée de l'anima.
Ariaga
Koan de l'autre miroir - Extraits du Laboratoire d'Ariaga
Reflet du froid miroir frontière du regard elle voit le paysage de son visage lentement disparaître Dans la nuit de la destruction. Dévêtu par le temps rouillé par l'eau puissante des plaisirs et des larmes labouré par le croc de la grande exigence parcouru par les pistes du rire et de son ombre elle le voit se défaire comme tombent les pierres d'un très vieil édifice.
Celui qui cherche la vérité doit se dire que le noir et le blanc s'interpénètrent comme on le voit dans l'image du Tao qui unit dans le même cercle le Yin et le Yang. Chaque vérité contient une part d'erreur et, dans ce qui apparaît comme une erreur, on peut découvrir, si on cherche bien, une part de vérité. Voilà une raison de respecter les différences et d'être tolérant.
Ariaga
Reflet du froid miroir
frontière du regard
elle voit le paysage
de son visage
lentement disparaître
Dans la nuit de la destruction.
Dévêtu par le temps
rouillé par l'eau puissante des plaisirs et des larmes
labouré par le croc de la grande exigence
parcouru par les pistes du rire et de son ombre
elle le voit se défaire
comme tombent les pierres
d'un très vieil édifice.
Et puis venu des strates des âges de son âme, vient un nouveau reflet.
Voici l'ultime image
le dernier paysage
destruction transition
dernière initiation
voyage reconstruction
vers cet ancien visage
le visage oublié
d'avant sa naissance.
Et la glace reflète le sourire infini
d'un enfant qui n'est pas encore né.
Ariaga
Aujourd'hui, peut-être la pluie, ou bien le fait que ni les rêves ni l'inspiration poétique ne m'ont visitée cette nuit, je ressens une tristesse au sujet de mon blog. On dit : les paroles se perdent, les écrits restent, mais là...Les textes descendent dans la liste des dernières notes et puis dans les profondeurs des archives. Je crois qu'ils disparaissent ensuite dans une sorte de faille spatio-temporelle, pour parler le langage de la S.F. Ceux qui visitent un blog restent le plus souvent dans le vestibule. Ils lisent le texte du jour, peut-être celui d'avant, ou alors, dans le meilleur des cas, vont faire un tour sur une rubrique qui les intéresse et puis c'est fini. Nous sommes dans une civilisation du consommable immédiatement et du jetable. Je le sais, moi aussi je fonctionne trop souvent comme cela. Et j'ai mal pour ces pauvres textes, dans lesquels j'avais mis de l'amour et qui ne remonteront jamais à la surface. Moi-même je les oublie. Ai-je écrit ceci ? ou cela ?
Pauvres notes. Je propose que l'on instaure une fête à leur mémoire où chacun célèbrera quelques disparus qui lui sont chers.
Connaissez-vous le pastel ? On connait tous en dessin les couleurs douces qui sont employées en bâtonnets ou crayons. Là, il s'agit de faire un bond dans le temps grâce aux tisserands et quelques artisans pasteliers en redécouvrant une fleur pour ses usages multiples. Je l'ai découverte un été par une journée découverte sur Michel...
https://saveursimagees.wordpress.com/2015/02/16/graine-de-pastel/
Quand la lumière est absente ou incertaine et que pour un temps on demeure dans l'envers du bonheur.
Quand une vitre d'angoisse nous sépare de la beauté de ce qui est.
Quand on ne sait plus déguster la saveur de la vie et que l'on remâche sans cesse le goût de l''amer.
Ce n'est rien, amis.
Rien que brindilles de moments qui n'attendent que la lumière du noir pour s'envoler et se consumer joyeusement dans l'inépuisable coeur de feu qui brûle au Centre de notre véhicule terrestre.
Ariaga