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8 octobre 2011 6 08 /10 /octobre /2011 17:40

 

Le dictionnaire Mytho-hermétique de Dom Antoine-Joseph Pernety est un outil précieux pour celui (ou celle !) qui cherche à trouver son chemin dans la forêt de la symbolique alchimique. Rédigé en français, publié en 1758, oeuvre d'un religieux bénédictin, il en existe un fac similé aux éditions Arché.

Ce moine, très chrétien, fait preuve d'une largesse d'idées étonnante, en particulier dans sa manière, tout en s'abritant derrière des auteurs, de diviniser la Nature. Il utilise, en effet, pour ses définitions des extraits "choisis" des auteurs les plus réputés et, même s'il ne le cite pas très souvent, on devine l'influence de Paracelse. Il propose ainsi un vaste panorama de la philosophie hermétique à l'époque de son travail. Il justifie ses recherches, sur le plan religieux, en écrivant dans dans sa préface:

"Cette Science est un don de Dieu, et un mystère caché dans les livres des philosophes, sous le voile obscur des énigmes, des métaphores, des paraboles et des discours enveloppés, afin qu'elle ne vienne pas à la connaissance des insensés qui en abuseraient et des ignorants qui ne se donnent pas la peine d'étudier la Nature."

Ces gens qui refusent d'étudier la Nature sont ceux qu'il avait déjà fustigés par ces lignes qui me semblent avoir conservé toute leur actualité :

"Mal à propos traite-t-on de fous les Philosophes Hermétiques : n'est-ce pas se donner un vrai ridicule que de décider hardiment que l'objet de leur Science est une chimère, parce qu'on ne peut pas le pénétrer, ou qu'on l'ignore absolument , C'est en juger comme un aveugle des couleurs. "

Je pense que cette citation de Pernety devrait être méditée de nos jours.

Pernety fait le choix de multiplier les exemples, au risque d'être touffu, pour donner au lecteur la possibilité de se faire une idée au sujet des "obscurités" qui peuvent être à l'origine d'erreurs, mais aussi de découvertes "extraordinaires". C'était un homme qui ne craignait pas de prendre des risques, on le voit dans les dernières lignes de la préface :

"Il me semble que plus un homme a d'étendue de génie et de connaissances moins il doit nier et plus il doit voir de possibilités dans la Nature. A être crédule il y a plus à gagner qu'à perdre. La crédulité engage un homme d'esprit dans des recherches qui le désabusent, s'il était dans l'erreur, et qui toujours l'instruisent de ce qu'il ignorait." 

Et que dire de ce qu'écrit Pernety à l'article Nature :

"L'oeil de Dieu, Dieu lui même toujours attentif à son ouvrage, est proprement la Nature-même, et les lois qu'il a posées pour sa conservation sont les causes de tout ce qui s'opère dans l'univers"

Pour Pernety, comme pour Paracelse, la Nature toute puissante est assimilable à Dieu et en retournant la proposition on peut se demander si ces philosophes, sans en être conscients, n'assimilaient pas Dieu à la Nature.

Pour ceux qui suivent ce blog depuis un moment ils comprendront que cette idée m'interpelle fort.  

 

Ariaga


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2 octobre 2011 7 02 /10 /octobre /2011 16:12

reflet-dans-la-riviere.jpg

 

Enfin perdre son temps,

et devenir un chat

qui guette le néant

aux confins d'un trou noir.

            Penser avec son ventre

            à ces vieux mots perdus

            et voler dans le vent

            feuille blanche... 

                        Voguer dans l'univers

goutte qui se balance

                        sur la crête des ondes.

Crever comme une bulle cellules libérées.

                        Par delà le reflet

                        retrouver l'Essentiel

                        oublié...

 

Ariaga

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25 septembre 2011 7 25 /09 /septembre /2011 17:04

Je vous propose aujourd'hui un texte d'Etienne PERROT sur l'alchimie :

"L'un des caractères de l'alchimie est d'avoir offert à l'âme occidentale corsetée dans une forme doctrinale étroite qui séparait comme par un glaive le bien et le mal, un champ, une vigne beaucoup plus vaste où elle a pu évoluer en toute liberté sans faire passer ses productions spontanées au crible d'une orthodoxie sourcilleuse. L'alchimie tient dans le monde de la chrétienté la même place que la peinture d'un Jérôme Bosh dans son univers artistique ; les thèmes hermétiques abondent d'ailleurs chez l'auteur du "jardin des délices" et de "la nef des fous". Il est significatif que la matière obscure qui doit être changée en pierre de lumière ait reçu entre autres noms celui de Satan. L'inconscient qui est la "matière prochaine"de l'oeuvre, pour reprendre une expression alchimique, n'est-il pas encore aujourd'hui, aux yeux de beaucoup, un repaire de démons ?Ainsi l'alchimie et la psychologie complexe, l'une et l'autre servantes de l'âme profonde, partagent la vision païenne et orientale qui substitue au manichéisme pratique du christianisme opposant en une lutte éternelle Dieu et le Diable, le jeu de deux principes complémentaires, le yin et le yang chinois, l'obscurité et la clarté dont la réunion forme le Tao, la Voie juste d'où partent et où se résolvent les contraires composant l'univers de la multiplicité. J'ajoute qu'à l'intérieur même du christianisme cette conception était retrouvée en pratique par les grands mystiques, dont le but était de faire que "Dieu soit tout en tous", et qu'elle est une des causes permanentes de la suspicion dans laquelle les autorité tenaient l'expérience intérieure. Le stade ultime de l'homme suivant la psychologie empirique de Jung, le Soi, répond aux descriptions des hermétistes aussi bien qu'à celles de tous les grands enseignements traitant de la voie où l'homme se réalise dans sa totalité divine. L'être qui l'atteint, fluide comme l'eau par sa docilité à l'inconscient, est en même temps ferme comme la pierre, car, ne résistant à rien, rien ne peut l'entamer. C'est ce que voulait exprimer le dernier grand rêve confié par Jung. Le vieux sage y voyait une grosse pierre ronde présentée sur un socle comme un objet sacré avec cette inscription : EN SIGNE DE TA TOTALITE ET DE TON UNITE. Cette pierre ne contenait-elle pas l'alpha et l'oméga de toute sagesse ? N'était-elle pas la Pierre des anciens philosophes."

Etienne PERROT, La voie de la transformation, p. 164-165 Ed. La Fontaine dePierre.

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11 septembre 2011 7 11 /09 /septembre /2011 19:08

 

Je pense que certaines personnes qui me suivent sur le blog du Laboratoire doivent se dire que je parle rarement de livres et souvent de livres pas très récents . Aujourd'hui il s'agit de l'Arbre de la connaissance de Maturana et Varela. Pour justifier ce choix , je vous dirai que nous suivons ensemble un chemin d'alchimie spirituelle et que, pour ce qui me concerne, je partage avec vous les livres qui ont contribué à me faire avancer sur ce chemin. Cet ouvrage est écrit par des biologistes,(Varela est décédé depuis), pionniers de la recherche en sciences cognitives. Il veut montrer, hors des domaines mystiques ou spirituels (quoique...) que c'est ensemble que nous créons notre monde d'expérience. J'ai trouvé dans ce livre, accessible à tous ceux qui veulent bien faire un petit effort, un appui confortant l'idée que la Nature, s'exprimant dans un corps humain qui est impliqué dans une dynamique de la "totalité", doit aussi s'exprimer au niveau d'un inconscient dont, si on suit C.G.Jung, les racines plongent dans cette même Nature. De plus, si l'être humain a acquis une conscience de soi, des capacités de réflexions, des règles de vie en société, ce ne fut possible que parce qu'à côté du Moi il y avait le Toi. Je trouve ces lignes de la conclusion de L'Arbre de la connaissance (p.242) particulièrement inspirantes :

"Quoi que nous fassions dans n'importe quel domaine, que ce soit concret (marcher) ou abstrait (réflexion philosophique), nous implique totalement dans le corps, puisque cela prend place à travers notre dynamique et nos interactions structurales. Tout ce que nous faisons est une danse structurale dans la chorégraphie de la coexistence.  C'est pourquoi tout ce que nous avons dit dans ce livre n'est pas seulement une source d'exploration scientifique mais aussi une source de compréhension de notre humanité. Nous avons étudié la dynamique sociale, ce qui nous a amené à mettre en évidence un caractère ontologique fondamental de notre condition humaine, qui constitue plus qu'une simple hypothèse, le fait que nous avons pour seul monde celui que nous faisons émerger avec d'autres, et que seul l'amour nous y aide. "

Si vous avez l'occasion de trouver ce livre dans une bibliothèque, je vous le recommande.

Ariaga

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4 septembre 2011 7 04 /09 /septembre /2011 11:34

Oie-ecrivain.jpg

 

Pourquoi écrire sur un blog ? J'ai médité là dessus ce matin, ça a muri, grossi, toute la journée et je pense avoir quelques réponses, mais il y en a certainement beaucoup d'autres.

Parce que c'est un espace de liberté. Par exemple, j'ai toujours beaucoup aimé écrire de la poésie et je m'en suis beaucoup privée. Pourquoi ? Certainement un problème de persona.

Je n'aime pas les discours de spécialistes mais on peut parfois être quelque peu entraîné dans cette perversion. Travailler avec un rempart de bouquins autour de soi sur la table. Ici pas nécessaire. Je fais une erreur de nom, de citation, de date, et alors ? Cela fera plaisir à quelqu'un qui se sentira plus savant que moi.   

Je crois, cependant, que la raison est plus profonde : Je rencontre des gens simples et fort intelligents. Ils ne sont pas bardés de diplômes universitaires mais leurs yeux brillent quand on leur parle de certains sujets. Alors que certaines personnes sont "statufiées " dans leur savoir, ces gens là sont de véritables cornues alchimiques. Finalement ce sont eux qui pratiquent le mieux l'alchimie spirituelle.

Je crois que j'écris pour une jolie fermière que je connais qui, quand elle descend de son tracteur après une journée harassante va prendre une bonne douche et clique sur mon blog (et sur d'autres). Et cette autre femme à laquelle un mot compliqué ne fait pas peur. Les dictionnaires ne sont pas pour les chiens dit-elle.  

Je crois aussi que j'écris pour montrer que la spiritualité, la réflexion, l'amour et la chair, le bien et le mal existent tous ensemble. Que c'est cela la vraie vie. Et que nous sommes sur terre pour évoluer.

Enfin, ne donnons pas dans l'angélisme. Il ne faut pas que je me raconte des histoires, j'aime les discussions sur le blog, même si elles sont parfois un peu pointues ou, au contraire, siple échange de gentillesses.. Arianil m'avait écrit, aux débuts de ce blog, que nous sommes les miroirs les uns des autres. Cela fait plaisir de se sentir intelligente ou appréciée. On ne change jamais complètement...

Ariaga

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30 août 2011 2 30 /08 /août /2011 17:19

Ariaga vous propose aujourd'hui un texte de Pierre TRIGANO publié, il y a un certain temps, dans le Laboraoire du Rêve et de l'Alchimie Spirituelle.

 

Pierre TRIGANO et Agnès VINCENT auteurs de l'ouvrage Le Sel des Rêves, dont je vous ai déjà parlé sont les créateurs du concept de "psychologie symbolique". Ils ont fondé en 1999 à Montpellier l'Ecole du Rêve et des Profondeurs  et tentent une refondation spirituelle de la psychothérapie par une lecture nouvelle de C. G.JUNG. Pierre Trigano a bien voulu contribuer à ce blog par la note que j'ai le plaisir de vous communiquer.  

 

Laisser advenir le Soi


 Les problèmes vitaux les plus graves et les plus importants sont tous, au fond, insolubles. (…) Ils ne peuvent jamais être résolus, mais seulement dépassés. (…) En observant le processus d’évolution de ceux qui se dépassaient eux-mêmes en silence et comme inconsciemment, je vis que leur destin avait un trait commun : la nouveauté venait à eux de possibilités obscures, ils l’acceptaient et se dépassaient grâce à elle.
Et que faisaient ces gens pour réaliser le progrès libérateur ? Autant que j’aie pu voir, ils ne faisaient rien (wou-wei) mais laissaient advenir : ainsi que le maître Lu Tsou l’indique dans notre texte, la lumière tourne suivant sa propre loi (…). Le « laisser advenir », l’action non agissante, l’abandon de Maïtre Eckhart est devenu pour moi la clé permettant d’ouvrir les portes qui mènent à la voie : dans le domaine psychique, il faut pouvoir laisser advenir
. »

      JUNG, « Commentaire sur le Mystère de la fleur d’or "Ed. Albin Michel.

Petite réflexion autour de ce texte, Jung comme souvent y paraît iconoclaste, puisqu’il semble affirmer qu’il n’y a pas de solution, pas de guérison possible des problèmes les plus vitaux, alors que beaucoup viennent précisément en thérapie pour trouver de telles solutions.
 Les crises psychologiques les plus graves naissent d'un surgissement antagonique de l'inconscient qui, sous la forme d'un symptôme douloureux, vient briser l'équilibre initial du moi conscient.
En osant affirmer qu’il n’y a pas de solution à ces crises, Jung veut en fait nous suggérer qu’il est vain de rechercher à maîtriser nos brisures, et de conquérir ou reconquérir un état de continuité de la puissance.
Certes, nombre de motivations d'entrer en thérapie, et, il faut bien le dire, nombre de propositions de techniques thérapeutiques, commencent pourtant par là et visent à rechercher une reconquête de la puissance du moi par l'atténuation ou le gommage du symptôme. Mais il arrive alors qu'on voit la brisure de la crise ressurgir dans la vie d'un individu sur un mode que le plus souvent on n’aura pas prévu consciemment, parfois sous une forme plus grave.
Pour Jung, la vraie délivrance psychique ne relève pas de la catégorie de la maîtrise, ni d’une technique dont le moi s’emparerait et qu’il appliquerait à partir de lui-même unilatéralement pour combattre et réduire sa brisure.
La délivrance n’est pas une conquête du moi mais un dépassement que celui-ci accepte de vivre sans pouvoir le contrôler. La nouveauté qui amène cette délivrance surgit de possibilités obscures, nous dit Jung, c’est à dire inconscientes que le moi ne connaît pas de lui-même.
Comme l’indique Lu Tsou, la lumière tourne suivant sa propre loi, qui n’est pas la loi du moi. Il s’agit pour le moi uniquement de la laisser advenir, c’est à dire de la laisser l’éclairer lui, de l’accueillir simplement dans son champ conscient, de laisser agir son influx sur lui : tout le contraire d’une attitude « Yang » du moi, mais plutôt une attitude féminine d’accueil, d’ouverture, à cette lumière inconnue de lui qui vient de l’intérieur même de la psyché.
C’est ce que veut nous suggérer Jung dans ce texte. Dans les profondeurs de l’inconscient, il n’y a pas que l’obscurité de l'adversité venant  mettre en crise le moi, il y a aussi au plus profond, au cœur de la psyché, une lumière libératrice, vivante, qui oriente d’elle-même le moi, tout à fait naturellement, s’il peut la laisser advenir, dans le sens du dépassement de la crise, c’est à dire du dépassement de la confrontation violente entre moi et inconscient. L'œuvre de ce dépassement consiste en ce que puisse surgir de la confrontation un moi renouvelé qui est sorti de son unilatéralité et a intégré dans son affirmation l'opposition de l'inconscient à un moment donné.
Cette lumière intérieure qui n’est pas le moi, et que le moi ne connaît pas au départ, Jung ne l’a pas postulée, mais on peut dire qu’il l’a rencontrée très expérimentalement dans la contemplation empirique systématique de l’activité symbolique de l’inconscient.  
Vous savez, peut-être, qu’il a forgé le concept de Soi pour cerner cette lumière.  Il est essentiel pour lui de faire comprendre que le Soi n’est pas le moi. Il n’est pas du même registre que lui : il n’est pas un "Yang "unilatéral, qui ne prétendrait qu’à la continuité. Du moi, réduit à lui-même, ainsi, aucun dépassement ne pourrait surgir, parce qu’il est plein de lui-même, comme nous l’avons vu, et en cela, il est, sur sa propre base condamné à la brisure, sanction du réel qui, lui, survient de l'inconscient.
Le Soi est pour Jung tout autre que le moi. C'est cette découverte scientifique du Soi qui est pour lui la découverte originale fondant sa psychologie, et non, comme on le croit, celle de l'inconscient collectif dont Freud avait déjà pressenti l'existence. Le Soi a sa propre loi (comme le dit Lu Tsou). Il est d’un tout autre registre : Jung l’a rencontré comme la lumière, la source de conscience qui, de l’intérieur même de l’inconscient, cherche un dépassement positif au conflit violent qui surgit dans la psyché entre le moi conscient et l'inconscient.  A l'instar du Tao des chinois qui est la réunion harmonieuse du Yang et du Yin, du masculin et du féminin, le Soi est approché par Jung comme le point de vue qui, de l'intérieur même de la psyché, cherche à fonder celle-ci en totalité réunissant de manière harmonieuse le conscient et l'inconscient, un peu comme au sein d'un processus de paix, deux belligérants sont amenés par une puissance qui les transcende, à se rencontrer sans cesse et à confronter leurs positions contraires pour mieux se connaître et finir ainsi par se tolérer et se transformer mutuellement.

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20 août 2011 6 20 /08 /août /2011 18:05

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Ariaga vous propose une citation de C.G.JUNG extraite de son ouvrage Psychologie et Alchimie, ed. Buchet Chastel, p.298.

 

.... l'esprit de l'alchimiste était aux prises avec le problème de la matière, lorsque la conscience, dans son exploration, se heurtait au monde obscur de l'inconnu dans lequel elle croyait percevoir des formes et des lois, qui, en fait, n'appartenaient pas à la matière mais à la psyché. Tout ce qui est inconnu ou vide est automatiquement rempli par une projection psychologique ; tout se passe comme si les propres arrière-plans psychiques du chercheur étaient réfléchis par l'obscurité. Ce qu'il voit dans la matière, ce qu'il croit y reconnaître, ce sont avant tout les données de son propre inconscient qu'il projette en elle. En d'autres termes, il découvre dans la matière, comme appartenant apparemment à celle- ci, certaines propriétés et certaines significations potentielles de la nature psychique desquelles il est totalement inconscient. Ceci est particulièrement vrai pour l'alchimie classique, dans laquelle la science empirique et la philosophie mystique étaient pour ainsi dire indifférenciées. Le processus de scission qui devait séparer le physique du mystique apparut à la fin du XVI° siècle et donna naissance à un genre de littérature tout à fait fantastique dont les auteurs étaient conscients, au moins jusqu'à un certain point, de la nature psychique de leurs transmutations " alchimiques ".

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14 août 2011 7 14 /08 /août /2011 17:09
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   Je sens comme une pression d'ombres insatisfaites qui rodent autour du laboratoire. Depuis Janvier 2007 où j'avais posté une note intitulée "paroles de la mystique juive", quand je regarde les textes les plus lus sur le blog cette note se situe toujours aux premières places. Tout le monde doit être heureux  en vacances alors je vais inviter au voyage un nouveau compagnon, le maître hassidique Rabbi Nachman de Bratislava (1772-1810) dont j'ai entendu parler dans un livre d'Edward Hoffman intitulé Mystique juive et psychologie moderne (Dervy).
   Je l'imagine très bien, assis sur un banc devant la mer et racontant d'une belle voix, à un  petit groupe de voyageurs, lui qui n'a rien écrit, les histoires et paraboles qui lui servirent pour illustrer ses idées. 
   Atteint très jeune de la tuberculose, il savait que sa vie serait courte. Cela aurait pu le rendre mélancolique mais, au contraire, il enseigna que la joie est une porte vers le divin et que l'on doit toujours essayer d'être gai, même si il faut pour cela "avoir recours à des futilités". Il pensait aussi que le corps et l'esprit sont intimement liés  et que les émotions négatives comme la peur, la jalousie ou la colère, peuvent être à l'origine des maladies.
   Ses récits parlaient de rois, de naufrages, de trésors cachés et des rêveurs fous partis à leur recherche et aussi de ces coïncidences qui font exploser les cadres de la causalité. J'aime imaginer qu'il est avec nous sur ce banc, ce mystique joyeux qui condamnait l'ascétisme et qui nous aurait enseigné la marche sur la voie du bonheur.
          Ariaga

 

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7 août 2011 7 07 /08 /août /2011 16:31
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Assise sur le banc des rêves de vacances

dans la transparence des gouttes de pluie,

pendant ma transhumance vers un soleil mouillé,

dont l'or brillait entre les gouttes,

le soleil du Diable qui bat sa femme parcequ'elle est trop belle,

j'ai cru apercevoir, derrière le miroir,

là où l'horizon se retire au fond du ciel,

le reflet d'une ville engloutie,

dont la respiration faisait comme une brume au dessus de la mer.

 

Aurai-je le courage de tenter le voyage,

vers la cité perdue dont tinte encore la cloche,

pour ceux qui savent entendre ?

 

           Ariaga

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29 juillet 2011 5 29 /07 /juillet /2011 12:06

Ariaga vous propose une poésie d'Étienne PERROT, extraite de son ouvrage CORAN TEINT, le livre rouge, p. 327, ed. la Fontaine de Pierre.

C-est-l-heure.jpg

Oh ! mon esprit ne veut plus être,

Nature que ton pur témoin.

Je ferai taire tout désir

pour t'écouter dans le silence.

 

Ayant ainsi creusé le gouffre

j'atteindrai le fleuve du fond.

À son heure il se changera en un geyser irrésistible.

 

Sa substance, qui est la tienne,

remplira toute ma vision,

me courbant en miroir du monde,

sphère où les étoiles se jouent.

 

Le silence qui m'effrayait

s'est fait choeur des dix mille voix.

De la gorge où j'ai disparu

surgit le nouvel univers.

 

On me l'avait dit : je le vois !

La mort est mère de la vie,

pauvreté engendre richesse

ignorance est le grand savoir.

 

Étienne PERROT

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