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16 décembre 2011 5 16 /12 /décembre /2011 17:49

...suite de la noté précédente.

   Après un moment qui est du domaine de ce que Jung lui même appelle l'"illumination", le côté raisonneur et philosophe en herbe du jeune garçon reprend le dessus. L'enfant va passer alternativement d'un sentiment d'infériorité, qui le fait se considérer tantôt comme un "pourceau", pour avoir laissé devenir consciente une telle pensée, contraire à toute son éducation, au statut enviable d'"élu" possesseur d'un grand secret sur la nature divine.

L'interprétation de cette vision a fait partie, comme une ombre, de la trame de la vie de Jung jusqu'à ce qu'il affronte, au moment de sa décision d'écrire Réponse à Job, le fait d'avoir vu, si jeune, la face obscure de Dieu.

   Je laisserai de côté, malgré son intérêt, une interprétation freudienne  sur la sexualité refoulée d'un pré-adolescent, qui se débattrait contre ses pulsions sexuelles et la crainte d'un orgasme solitaire et, après bien des luttes, succomberait à sa pulsion. Le fait d'y associer une redoutable obscénité lui procurerait un trouble sentiment de félicité. Mais cette interprétation n'est pas dans la ligne de la pensée de Jung qui ne s'intéressa jamais au côté sexuel de cette vision. Et il n'avait rien d'un refoulé, sa vie privée le montre. Je pense plutôt qu'il la vécut comme"une rencontre et une confrontation directe avec Dieu", en un moment où il incarnait le rôle du héros acceptant de descendre aux enfers pour remplier sa mission. Il en arriva à la conclusion suivante : lorsqu'une figure divine met à l'épreuve le courage humain, elle peut paraître terriblement cruelle, jusqu'à exiger que soient bafouées les valeurs les plus sacrées. Le fait qu'il s'agit d'une vision ajoute à l'impression que dut avoir le jeune garçon de commettre une faute irréparable. Le rêve est reçu pendant le sommeil par un rêveur qui peut se considérer comme non responsable du contenu de ses songes. Cette vision est une vision acceptée, consciente, regardée dans un état proche de l'éveil. Une attitude héroïque, allant jusqu'à l'acceptation de la perte de l'âme, a alors été assumée par le jeune Jung qui, pour la première fois, commençait à incarner ce qui sera son"mythe"jusqu'au "grand rêve" de la mort de Siegfried en 1914 où il "tuera" l'image héroïque qu'il projetait sur Freud. Après les vacances, suite et fin, courage cela sera peut-être un peu plus long que d'habitude.

     Ariaga
 

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11 décembre 2011 7 11 /12 /décembre /2011 17:37

Le-coq-dieu-copie-1.jpg

L'enfant Jung eut une vision terriblement marquante alors qu'il avait douze ans. Pour Jung, la différence entre rêve et vision réside dans le fait que la vision est brève (on pense au "flash" des voyants) et représente une forte coopération entre le conscient et l'inconscient dont elle est plus proche que le rêve. Mais Jung lui donne la même signification sur le plan d'une émergence de forces inconscientes dont la vision est souvent une forme d'aboutissement. 

   A l'époque de ce rêve-vision, le jeune Jung vit une période difficile de repli sur lui-même et de maladie quasi névrotique due à l'existence secrète d'une sorte de seconde personnalité qu'il appelle le numéro deux. Les relations entre Jung et son numéro deux sont tout à fait fascinantes et je vous raconterai cela pendant une autre trêve (???) électorale, les législatives par exemple. il s'efforce d'être pieux, mais il est sans cesse torturé par des pensées secrètes, à la fois fascinantes et humiliantes. Tous ces tourments expliquent probablement l'épreuve qui l'attend sur la place de la cathédrale. 

   Par une belle journée d'été de l'an 1887, l'enfant contemple le toit de la cathédrale de Bâle.C'est superbe, le soleil se reflète sur les tuiles vernies. Au-dessus du toit, le ciel est d'un bleu limpide. En surimpression de ce tableau, d'une bouleversante beauté, l'enfant, toujours imaginatif, installe, tout en haut dans le ciel, le Bon Dieu des images, celui qui siège sur un trône d'or dans les rayons du soleil et là...quelque chose se bloque ! l'hagiographie est balayée, une abominable vision a remplacé la pieuse image, abomination au sujet de laquelle il doit impérativement arrêter de penser. Un bienheureux oubli va certainement faire disparaître ce dont l'idée même constituerait le plus monstrueux des péchés, celui qui est pire qu'un meurtre, le "péché contre le Saint Esprit", dont la sanction est la damnation éternelle. Et il y croyait dur comme fer, à cette damnation éternelle, lui dont le père et les oncles étaient tous pasteurs !

   Pendant des jours et des nuits, l'enfant, complètement désemparé, se défend : "Surtout ne pas y penser !surtout ne pas y penser !" Et l'idée interdite s'insinue sans cesse, en particulier quand vient le sommeil, et que les défenses sont amoindries. Il a déjà beaucoup de force psychique et s'interdit de dormir. La troisième nuit, suant d'angoisse et de peur de s'endormir, laissant alors une porte ouverte à la pensée de la cathédrale et du Bon Dieu, il s'avoue vaincu et en toute lucidité décide "il faut que je pense". C'est pourquoi, à la suite d'un raisonnement que je trouve très bien argumenté, il décide que c'est Dieu, lui même, qui l'a mis dans cette situation désespérée, et cela pour tester ses capacités d'obéissance. Il fait alors une sorte de pari pascalien et rassemble tout son courage :

         "Je rassemblai tout mon courage, comme si j'avais eu à sauter dans le feu des enfers et laissai émerger l'idée : devant mes yeux se dresse la belle cathédrale et au dessus d'elle le ciel bleu. Dieu est assis sur son trône d'or, très haut au dessus du monde et de dessous le trône un énorme excrément tombe sur le toit neuf et chatoyant de l'église ; il le met en pièces et fait éclater les murs."

C'était donc cela ! L'enfant épuisé par la tension des derniers jours, verse des larmes de bonheur et de soulagement. Il a fait l'expérience de la volonté de Dieu et au lieu de la damnation, acceptée comme un risque suprême, c'est la grâce qui lui a été accordée. Il a ressenti une "indicible félicité" et une indescriptible délivrance". Cela aurait pu rester comme un moment exceptionnel dans la vie de ce jeune garçon mais Jung était un compliqué et je vous raconterai la suite la prochaine fois.

       Ariaga

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4 décembre 2011 7 04 /12 /décembre /2011 16:43

 

Aujourd'hui, histoire de cogiter un peu, j'ai envie de vous offrir les toutes premières lignes d'un livre de Clément ROSSET, un philosophe vivant (eh oui ! cela existe ). Il s'agit de Le réel et son double (ed.Gallimard).

    " Rien de plus fragile que la faculté humaine d'admettre la réalité, d'accepter sans réserves l'impérieuse prérogative du réel. Cette faculté se trouve si souvent prise en défaut qu'il semble raisonnable d'imaginer qu'elle n'implique pas la reconnaissance d'un droit imprescriptible - celui du réel à être perçu - mais figure plutôt une sorte de tolérance, conditionnelle et provisoire. Tolérance que chacun peut suspendre à son gré, sitôt que les circonstances l'exigent : un peu comme les douanes qui peuvent décider du jour au lendemain que la bouteille d'alcool ou les dix paquets de cigarettes - " tolérés " jusqu'alors - ne passeront plus.  Si les voyageurs abusent de la complaisance des douanes, celles-ci font montre de fermeté et annulent tout droit de passage. De même, le réel n'est admis que sous certaines conditions et seulement jusqu'à un certain point : s'il abuse et se montre déplaisant, la tolérance est suspendue. Un arrêt de perception met alors la conscience à l'abri de tout spectacle indésirable. Quant au réel, s'il insiste et tient absolument à être perçu, il pourra toujours aller se faire voir ailleurs."
 

       Ariaga.

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28 novembre 2011 1 28 /11 /novembre /2011 14:23

vision.jpg

 

Après avoir lu un texte alchimique très poétique et particulièrement délirant je me pose une question : certains  alchimistes étaient ils sous l'influence de drogues hallucinogènes ? Mon ami le vieil alchimiste, celui que vous connaissez déjà et qui murmure parfois à mon oreille intérieure me dit : "bien sûr Ariaga". 

   Au Moyen Âge, les " sorcières " connaissaient bien toute la famille des solanacées telles que la belle Belladone ou la mystèrieuse Mandragore, et d'autres encore, qui étaient utilisées comme euphorisants, filtres d'amour, donneurs de visions. Les alchimistes, qui étaient les meilleurs chimistes de leur époque moyenâgeuse, devaient se livrer à moult expériences avec de nombreuses substances dont certaines hallucinogènes. Rien ne les empéchait de faire des essais personnels et cela expliquerait que leurs textes ressemblent parfois à des récits poétiques écrits sous LSD ou mescaline.  
   Ils devaient aussi être drogués, ou plutôt empoisonnés, à leur insu, par les produits qu'ils employaient, en particulier le mercure, et subir une intoxication chimique. Les textes parlent de mauvaises odeurs, de vapeurs néfastes, et de l'Oeuvre comparée à un "poison mortel". Il est écrit que la fumée leur faisait des blessures au visage, perdre leurs dents, souffrir de nombreuses infirmités. 
   Sur le plan psychique, il n'est pas étonnant que ces chercheurs, qui passaient leurs jours et leurs nuits à observer les transformations de la matière dans leur vase (vaisseau, cornue), aient subi l'influence de vapeurs nocives et de substances hallucinogènes, il n'est pas étonnant donc, qu'ils aient effectué des "projections" de leur inconscient. Ces projections se traduisaiient par des représentations symboliques d'une infinie richesse mais que les mots de la vie ordinaire avaient du mal à décrire. 
    Les contenus de l'imaginaire de l'alchimiste du Moyen Âge devaient souvent être effrayants pour cet homme pieux qui voyait à travers le verre de sa cornue comme un film projeté par un inconscient incontrolable metteur en scène de mouvances peu convenables. C'est pour cela qu'il priait longuement dans son oratoire et que les plus " sages " craignant la folie ont progressivement abandonné la chimie et la spagyrie pour se consacrer à la " Philosophie de la  Nature " et à une alchimie plus spirituelle. Mais on dit que Paracelse, encore un ragot de mon vieil alchimiste murmureur, avait, sous forme de " médecine ", son " arcane " personnel dont il ne pouvait se passer...
       Ariaga
 
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20 novembre 2011 7 20 /11 /novembre /2011 15:14
  Les-yeux-du-chat.jpg
C. G. Jung suggérait que, en plus de la causalité, existe entre les événements un lien transversal de l'ordre du sens. Il lui donnait le nom de synchronicité. Cependant, il attire l'attention de ses lecteurs sur le contresens que le terme de synchronicité pourrait provoquer. Il emploie le concept général de synchronicité dans un sens particulier tout a fait différent du " synchronisme "qui désigne tout simplement que des événements ont lieu en même temps.  La synchronicité, pour lui, caractérise une coïncidence dans le temps de deux ou plusieurs événements, sans lien de cause à effet, mais qui ont un sens identique ou analogue.
   Dans  Synchronicité et Paracelse on voit Jung pousser très loin son idée de synchronicité, jusqu'à la notion d'un "ordre général sans cause". Mais, peu avant sa mort, dans une lette datée de 1958 il pensait que ce genre de problème devait être "radicalement soustrait à toute spéculation philosophique" et que seule l'expérience pouvait aider à avancer. Je vous parlerai aussi, un de ces jours, de tous les échanges qu'il a eu à ce sujet avec l'un des plus grands physicien de son siècle, Wolfgang Pauli. 
  Les contradictions de Jung ne m'ont jamais dérangée mais je dois dire que là où j'ai trouvé le plus de "nourriture" pour méditer sur les notions de temps et de causalité, c'est  à la lecture de la plus plus ancienne et  "simple" définition que Jung donne de la synchronicité. On la trouve dans le Commentaire sur le Mystère de la Fleur d'Or (p. 114)
 
  " Une fréquentation de la psychologie des phénomènes inconscients m'a forcé, depuis un grand nombre d'années déjà, à me mettre à la recherche d'un autre principe d'explication, puisque le principe de causalité me paraissait insuffisant pour éclairer certains phénomènes remarquables de la psychologie inconsciente. Je découvris en effet, des phénomènes psychologiques parallèles entre lesquels il n'est absolument pas possible d'établir de relation causale, mais qui doivent être placés dans un autre ordre de connexions. Une telle connexion me parut consister essentiellement dans la simultanéité relative, d'où le nom de " synchronicité ". On dirait en effet, que le temps n'est rien moins qu'une abstraction, mais bien plutôt un continuum concret refermant des qualités ou des conditions fondamentales qui peuvent se manifester dans une relative simultanéité en différents endroits selon un parallélisme dénué d'explications causales : c'est le cas, par exemple de l'apparition simultanée de pensées, de symboles ou d'états psychiques identiques. "
 
  Ces simultanéités se produisent dans le domaine du rêve lorsqu'un rêve semble avoir une relation par le sens avec un événement de la vie extérieure. Une relation non pas linéaire mais " transversale ". Jung raconte souvent l'histoire d'une femme qui lui parlait d'un rêve avec un scarabée doré et pendant ce temps un scarabée se promenait sur la vitre. Personnellement, j'ai parfois observé des faits, apparement solés qui étaient en relation avec mes rêves et même avec les rêves de mon entourage. Cela donne à réfléchir ...
       Ariaga
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13 novembre 2011 7 13 /11 /novembre /2011 15:10

ombre-et-lumiere-copie-2.jpg

 

Celui qui parvient à revêtir son Moi d'une persona bien épaisse possède un bon système d'adaptation et de communication avec le monde extérieur. Il y a un prix à payer. 

Tout ce qui a été refusé, parce que non conforme avec l'image de soi que l'on s'efforçait, parfois douloureusement, de construire ; tout ce que certain appellent péché, d'autres partie inférieure de la personnalité ; tout ce que l'on refuse d'admettre en soi, tout cela "tombe", en quelque sorte, dans la partie non visible du Moi. Non visible, mais cependant très proche car il s'agit d'acquisitions de la vie individuelle.

Le premier travail de celui qui veut tenter une transformation par l'alchimie spirituelle (C.G.Jung dirait le début de l'analyse), est donc de rendre l'ombre consciente et, même si elle semble repoussante, de la regarder bien en face, puis d'accepter. Ceci est possible avec du courage et de la bonne volonté. Le problème est que nous avons tous tendance à faire des projections de notre ombre sur les Autres. Je vais donner un exemple : Une femme a plusieurs jeunes nièces. L'une d'elle, qu'elle aime beaucoup, a le don de l'exaspérer et elle la houspille sans cesse. C'est plus fort qu'elle, elle la voudrait parfaite. Un jour, le frère de cette femme lui dit : Je ne comprends pas pourquoi tu as ce comportement avec elle, tu devrais la préférer, elle te ressemble beaucoup." Cette femme a soudain compris : sa nièce avait des traits de caractère qui avaient été les siens autrefois et qui, pour plaire à son entourage, avaient été "mis à l'ombre". C'est le genre de prise de conscience qui fait progresser dans la connaissance de soi, prise de conscience que beaucoup refusent.

Il ne faut pas croire que l'ombre cache uniquement des choses négatives. Si l'on en croit C.G. Jung dans Aîon:

  " ...Si l'on admettait précédemment  que l'ombre humain était  la source de tout mal, on peut maintenant, si l'on y regarde de plus près, découvrir que l'homme inconscient, précisément l'ombre, n'est pas uniquement composé de tendances moralement répréhensibles, mais qu'il comporte aussi un certain nombre de bonnes qualités, des instincts normaux, des réactions appropriées, des perceptions réalistes, des impulsions créatrices, etc."

Il existe une zone encore plus éloignée de la conscience, celle où résident l'anima et l'animus . Mais de cela on ne peut parler qu'après avoir fait monter sur scène l'archétype. C'est encore une autre histoire...

Ariaga

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5 novembre 2011 6 05 /11 /novembre /2011 19:01

 

Athanor! Athanor! ce mot rythme dans mon imaginaire le défilé de la lignée infinie des alchimistes. Je les imagine, jour et nuit, seuls ou avec une compagne, entretenant et régulant le feu sous leurs incessantes décoctions et distillations et priant Dieu pour que l'Oeuvre réussisse. 

Athanor, c'est aussi mon bouillonnement intérieur quand je cherche les mots, la poésie, les images, pour vous dire ...

Ariaga sois sérieuse et donne une définition de cet athanor , parfois aussi appelé "vase" ou "fourneau secret". Il y en a une qui me plait assez dans le glossaire de Philosopher par le Feu de Françoise Bonardel (Le seuil, sagesses, p. 452.) :

Athanor : "Ce mot d'athanor est  tiré de l'arabe, et signifie une tour dans laquelle on met du charbon pour entretenir un feu continuel dans un fourneau qui y est joint ; il vient aussi du mot grec athanatos, immortel (Salmon) En l'athanor sont donc réunies les caractéristiques d'un four capable de réduire sans violence la "matière" déposée dans l'Oeuf Philosophique, reposant sur un lit de sable ; et celle d'une intemporalité favorable à la survie du "corps " ainsi régénéré."

Il s'agit ici de l'athanor "matériau" mais je pense qu'il se manifeste à différents degrés de puissance comme brûle le feu. L'athanor Nature est le plus fort car il contient toutes les force de cette Nature et cela de degrés en degrés jusqu'au ventre féminin qui est lui aussi athanor. 

L'être humain est athanor et E.Perrot le montre dans La Voie de la Transformation quand il écrit :"Notre fournaise transformante c'est la vie toute entière avec ses épreuves" (p. 273) Quand on regarde les illustrations du Mutus liber, Le livre muet, un ouvrage très ancien d'images sans texte qui décrit les différentes étapes de l'Oeuvre alchimique, on voit que lieu de la cuisson est, symboliquement, à la hauteur du coeur de l'homme. Nous sommes tous des athanors, parfois tellement brûlants qu'ils sont prêts à exploser car trop chargés de passions ou d'épreuves. Ce sont ces épreuves, ces grands obstacles qui nous calcinent  mais qui, aussi, nous obligent à changer, à faire autrement que nous le projetions. Le moi se consume mais il ne disparait pas, il se transforme dans l'athanor des souffrances. 

L'athanor, quand son feu est lent et doux est aussi le fourneau sur lequel se mijote le processus d'individuation, le cheminement vers le Soi. Mais cela est une autre histoire, pour bientôt. 

     Ariaga

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30 octobre 2011 7 30 /10 /octobre /2011 17:48
Chanteur-de-charme--.jpg

   j'aime rôder dans la ville presque déserte à l'heure de midi. Je l'ai vu assis sur les marches du vieux kiosque à musique et je l'ai trouvé " beau ". J'aime parler aux inconnus. Je lui ai demandé si je pouvais le photographier et éventuellement le publier sur mon blog. Il a accepté et puis nous avons échangé... Parlant de ses activités il m'a dit : " Je suis chanteur de charme." Cela a fait vibrer une corde en moi et, en souvenir du court moment passé  avec cet inconnu qui portai sa maison avec lui, j'ai écrit une petite chanson d'amour ...  pour chanteur de charme. 

 

J'étais faible, comme une enfant

Mon corps léger,  flottait absent 

Et je dormais, dans un lit frais

Roulée en boule , toute fermée.

 

       Dans tes mains je palpite, comme un oiseau 

       Dans tes mains mon coeur bat, à en mourir...

 

Tu es venu, genre prince triste

Ou peut-être même, le style artiste

Me tendre une coupe, remplie d'étoiles 

Qui m'a brûlée, jusqu'à la moëlle.

 

       Dans tes mains je palpite, comme un oiseau

       Dans tes mains mon coeur bat, à en mourir...

 

Il est passé, le bel Été

Où m'ennivraient , les fleurs poivrées

Quand je tremblais, sous ton regard

Souffle coupé, rien qu'à te voir

Mais toujours, mon amour

       Dans tes mains je palpite, comme un oiseau

       Dans tes mains mon coeur bat, à en mourir...

       Ariaga


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21 octobre 2011 5 21 /10 /octobre /2011 17:13

Christ-a-terre.jpg

 

Christ à terre

Allant au cimetière

Promenade coutumière

Imaginaire

Méditation 

Des histoires singulières

Inscrites dans la pierre

 

J'ai vu dans la poussière 

    D'une absence de tombe

        Un vieux christ tout rongé

       Abimé par les eaux

         Dissolution de chair

        Métallique

           Alchimique

 

S'exercer à la mort n'est pas toujours facile

Quand le symbole vivant  est tué par le temps

Ariaga

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14 octobre 2011 5 14 /10 /octobre /2011 17:14
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La nature est souvent oubliée par une civilisation qui a fait de de l'explication et de la domestication de cette nature  un nouveau mode de relations. Mais l' "Esprit de la Nature", comme le disaient les alchimistes, est puissant et sa voix se fait souvent entendre dans les rêves, et surtout les séries de rêves qui peuvent devenir un véritable enseignement. 

C'est la Nature, et C. G. Jung l'avait bien compris au moment où il dit son grand Oui à la Vie, ce Oui, pour lequel je plaide souvent, c'est la nature donc, qui représente la Totalité à laquelle beaucoup aspirent. La seule totalité qui nous soit accessible  ici et maintenant. Elle est une représentation de cette Totalité qui nous échappe parce que la partie ne peut comprendre la tout. La goutte d'eau est la mer mais elle ne le sait pas. Cette re-présentation s'observe partout, de l'agencement cosmique à celui de notre corps et jusqu'à chacune de nos cellules  ; on la voit aussi à l'oeuvre dans le merveilleux processus de la formation du vivant, que ce soit un cristal ou un nouveau né. 

   Ce sont justement les rêves, dont émergent si souvent des images de cette nature oubliée, qui nous montrent, sous le niveau conscient la persistance mémorielle d'une nature à laquelle nous appartenons par notre corps, notre incarnation. Au niveau de la psyché on peut voir aussi fonctionner des lois régulant de façon harmonieuse le fonctionnement de l'ensemble. La régulation s'effectue par une espèce de système "homéostatique" de relations entre les polarités opposées et la fonction compensatoire entre le conscient et l'inconscient. Si on y ajoute la coopération entre ces mêmes conscient et inconscient, on parvient à une harmonisation semblable à celle qui se produit entre les différents organes et flux du corps. De là à dire qu'il n'y a aucune différence fondamentale entre la matière et la psyché... est-ce que Jung aurait franchi le pas ?

   Bien, je me lâche un peu et vous n'êtes pas obligés de me suivre mais je suis persuadée que nous formons des unités de la Vie, en relation avec d'autres unités de vies, contenant des aspects physiques, psychiques et spirituels. Je pense aussi que ces aspects se manifestent tous dans les rêves de ceux qui prêtent attention (avec prudence, vous l'avez vu dans la contribution d'Arianil) aux vagues oniriques affleurant sans cesse à la limite de leur conscience.

   A ces dimensions observables qui offrent une possibilité de représentation de la totalité humaine il faut ajouter une dimension transcendante et irreprésentable de la Totalité : un "sens éternel inconnaissable", comme le disait Jung. Au sujet de cet inconnu on ne peut rien dire, seulement s'ouvrir.

     Ariaga 

 

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