
Oh ! que j'aimerais...
Mourir d'être une fleur
Et donner au soleil toute l'eau
Exploser de beauté dans un bain de lumière
Ivre du vin de l'univers
J'attends depuis des vies...
Ariaga (Ariane Callot)
Oh ! que j'aimerais...
Mourir d'être une fleur
Et donner au soleil toute l'eau
Exploser de beauté dans un bain de lumière
Ivre du vin de l'univers
J'attends depuis des vies...
Ariaga (Ariane Callot)
" Le Dieu inconnu."
" Ce que Dieu est, nul ne le sait. Il n'est ni lumière, ni esprit,
Ni béatitude, ni unité, ni ce qu'on nomme Déité,
Ni sagesse, ni intelligence, ni amour, ni vouloir, ni bonté,
Ni chose, ni d'ailleurs non-chose, ni essence, ni affect,
Il est ce que ni moi ni toi, ni nul être
Ne peut éprouver tant que nous ne sommes pas devenus ce qu'Il est. "
ANGELUS SILESIUS
Le pélerin chérubinique, p. 220 ed. du cerf
Devant le grand livre de pierre de l'autel nu et les niches vidées de leurs statues,
une femme,
dévêtue par la vie du vêtement des mots,
pétrie de craintes et d'espérances folles,
chercheuse de pistes dans le désert de la nuit obscure,
nue comme à sa naissance,
face à un œil immense qui la scrute si fort que ses cellules tremblent
prie, éblouie d'espoir
prie, depuis si longtemps
pour que l’inonde enfin, comme une mer cosmique,
la lumière divine.
Ariaga (Ariane Callot)
Le chat de l'alchimiste ignore tout de l'or, philosophique ou non.
Le chat de l'alchimiste, repu et satisfait, tout contre la chaleur douce de l'athanor, médite longuement sur l'immobilité mais ses yeux entrouverts surveillent la cornue.
Depuis bien des années, il attend que se casse, le verre qui retient, dans les reflets changeants de son rêve éveillé, des oiseaux fabuleux qui ne meurent jamais et des serpents qui tournent en se mordant la queue.
Le chat de l'alchimiste essaie d'approcher l'impossible infini du ronron silencieux.
Ariaga (Ariane Callot)
La pensée cosmique du Zen me semble très bien illustrée par ces mots de Deshimaru :
"Hishiryo inclut toutes choses, toutes les existences, le bon et le mauvais, le relatif et l'absolu, le rationnel et l'irrationnel. Hishiryo est non-égoïste. C'est la pensée cosmique.
Comme le soulignent les physiciens d'aujourd'hui, l'ordre cosmique n'est pas simplement rationaliste. Ces chercheurs célèbres s'accordent maintenant à reconnaître que le système cosmique opère tantôt de manière destructrice, et tantôt de manière créatrice, parfois en bien, parfois en mal, et qu'il inclut toutes les contradictions. Si nous ne suivons pas l'ordre cosmique, notre vie sera difficile." ...
..."Croire en la puissance cosmique fondamentale est avoir vraiment foi en Dieu. Chacun d'entre nous est l'enfant de cette puissance fondamentale. Chacun d'entre nous est une existence cosmique. C'est à cela que nous devons nous éveiller. Être éveillé, écrit Maitre Dogen dans le Genjo-koan, c'est être certifié par toutes les existences du cosmos."
Roshi Taïsen Deshimaru. La voix de la vallée, l'enseignement d'un maître Zen, éditions du Rocher, p. 49 et 76.
Pour moi, le livre le plus original, personnel, d’Étienne PERROT s'intitule Coran teint, sous titré le livre rouge, (Ed. La Fontaine de Pierre). C'est un ouvrage auquel s'appliquent de nombreux qualificatifs : alchimique, prophétique, onirique, symbolique, poétique. L'auteur l'a divisé en vingt-cinq "sourates"destinées à emmener le lecteur, par un chemin proche du surréalisme, vers une transmutation poétique au sens originel du terme : celle des "artistes" alchimistes grecs qui se donnaient le nom de poïêtai, c'est à dire poètes.
Le titre Coran, veut dire "prédication". La teinture est la teinture alchimique. Mais Perrot, adepte de "la langue des oiseaux" chère aux alchimistes, fait aussi dans ce titre allusion à l'évêque semi -légendaire Corentin ami du roi d'Ys, la cité engloutie de Cornouaille, ceci parce que Perrot était d'Audierne dans le Finistère.
Je vous ai choisi, difficilement car il y en a tellement qui me plaisent, un extrait qui parle de l'Amour, un sujet qui m'est cher.
"Quel est le secret de Jung ? C'est le secret d'amour, pratiquement baptisé par lui "transfert", dont il a publié les images puissantes gravées par un alchimiste du XV° siècle et incluses dans Le Rosaire des Philosophes. Elles peignent les phases de l'union de l'homme et de la femme, des deux parties de l'être, les approches, le dépouillement des vêtements, l'entrée dans le bain de la transformation, l'union nuptiale, la mort qui s'ensuit, la naissance de l'androgyne et, pour finir, les symboles de l'accomplissement : la reine, le roi, la résurrection du Christ et le couronnement de Marie - la matière : mater-materia - par la Sainte Trinité. Ces noces transformantes sont le cœur du dialogue alchimique restauré par Jung, mais, mystérieuses et secrètes par essence, elles demeurent ignorées de la plupart au profit d'aspects plus voyants de l’œuvre intérieure, et surtout plus descriptibles par la raison. Mais comment cette oeuvre pourra-t-elle aboutir sans l'agent qui, seul, opère la transformation : le feu secret des alchimistes, feu qui est l'amour éclairé, ou, ce qui revient au même, la conscience empreinte d'amour ? Les images intérieures défileront alors en une ronde sans fin, sans conduire l'être vers son centre, siège de l'amour qui l'attire, aimant des sages. "
Étienne PERROT, Coran teint, p. 52.
Une citation de C.G.JUNG
"Nos images sont en règle générale des images de quelque chose"..."l'image de Dieu est l'expression d'une expérience sous-jacente de quelque chose que je ne peux pas atteindre avec des moyens intellectuels, c'est à dire par la connaissance scientifique, à moins de me livrer à une transgression irresponsable"... Lorsque je dis que je n'ai pas besoin de croire en Dieu parce que "je sais", je veux dire par là que je sais ce qu'il en est des images de Dieu en général et en particulier. Je sais qu'il y va d'une expérience universelle et, dans la mesure où je ne suis pas moi-même une exception, je sais que j'ai moi aussi une telle expérience que je peux appeler Dieu...Cette étrange force qui se manifeste pour ou contre mes mouvements conscients m'est bien connue. C'est pourquoi je dis : "Je le connais."Mais pourquoi devriez vous appeler ce quelque chose "Dieu"? Je répondrais : "pourquoi pas ? On l'a toujours appelé "Dieu".
C. G. Jung.
Correspondance, T.5, p. 138.
Tu as déjà franchi l'ultime porte et je la franchirai aussi.
ET
nos mémoires s'oublieront.
Mais quand la roue des vies
nous ramènera sur le rivage
nus et étrangers
je connaîtrai encore
la couleur de ton âme
la saveur de ton corps
ET
le jour où je te retrouverai
je me pencherai vers toi
j'embrasserai la veine de ton cou
là où bat le sang.
Mes lèvres trembleront contre ta bouche
comme une petite vague fatiguée par une longue traversée
un souffle passera
à travers nos deux corps
ET
une nouvelle fois
nous œuvrerons ensemble
vers la grande alchimie
ET
tout recommencera
encore et encore
ET
l''amour grandira
Une dernière fois
jusqu'à se fondre en Or
et devenir Divin...
Sa main sur son épaule
Lui a frôlé le cœur
Et puis comme un murmure
Qui s'en va frémissant sur l'onde de la peau
À la pointe de son corps
A pulsé un frisson ...
Ariaga (Ariane Callot)