Tombe la bombe
Fini les rondes
La terre est une fleur de feu
La mer est une gerbe bleue
Toi et moi
Nous voguons dans l'éther
Poussières
Se rencontreront-elles
Les parcelles
Des corps
Qui s'aimaient ?
Ariaga (Ariane Callot)
Tombe la bombe
Fini les rondes
La terre est une fleur de feu
La mer est une gerbe bleue
Toi et moi
Nous voguons dans l'éther
Poussières
Se rencontreront-elles
Les parcelles
Des corps
Qui s'aimaient ?
Ariaga (Ariane Callot)
Ne pas aimer les araignées,
une opinion,
mais décider de leur parler,
transmutation.
Ariaga (Ariane Callot)
Photo Ariaga
Dans la transparence des gouttes de pluie,
pendant ma transhumance imaginaire vers un soleil mouillé,
dont l'or brillait entre les gouttes,
soleil du Diable qui bat sa femme parce qu’elle est trop belle,
j'ai cru apercevoir, derrière le miroir,
là où l'horizon se retire au fond du ciel,
le reflet d'une ville engloutie,
dont la respiration
faisait comme une brume au dessus de la mer.
Aurai-je le courage de tenter le voyage,
vers la cité perdue dont tinte encore la cloche,
pour ceux qui savent entendre ?
Ariane Callot
Sur la plage, tout vibrant d'étonnement devant le monde qui s'offre à lui, l'enfant contemple une mare enfermée dans sa frontière de rochers. Il ne voit pas les limites, seulement ce lieu enchanté où s'agitent crevettes et minuscules poissons, où le soleil joue avec l''eau. Il pénêtre cette mare de tout son regard et pour lui cette petite surface d'eau de mer abandonnée par la marée est aussi importante que tout l'univers. Elle est l'univers.
Redevenir cet enfant émerveillé, oublier les questions et les portes...
Ariaga (Ariane Callot)
" Ô femme et fièvre faite femme ! Lèvres qui t'ont flairée ne fleurent point la mort. Vivante - et qui plus vive ? - tu sens l'eau verte et le récif, tu sens la vierge et le varech, et tes flancs sont lavés au bienfait de nos jours. Tu sens la pierre pailletée d'astres et sens le cuivre qui s'échauffe dans la lubricité des eaux. Tu es la pierre laurée d'algues au revers de la houle, et sais l'envers des plus grands thalles incrustés de calcaire. Tu es la face baignée d'ombre et la bonté du grès. Tu bouges avec l'avoine sauvage et le millet des sables et le gramen des grèves inondées ; et ton haleine est dans l'exhalaison des pailles vers la mer, et tu te meus avec la migration des sables vers la mer..."
...
" Submersion! soumission! Que le plaisir sacré t'inonde sa demeure! Et la jubilation très forte est dans la chair, et de la chair dans l'âme est l'aiguillon. J'ai vu briller entre tes dents le pavot rouge de la déesse. L'amour en mer brûle ses vaisseaux. Et toi, tu te complais dans la vivacité divine comme l'on voit les dieux agiles sous l'eau claire, où vont les ombres dénouant leurs ceintures légères...Hommage, hommage à la diversité divine! Une même vague par le monde, une même vague notre course... Étroite la mesure, étroite la césure, qui rompt en son milieu le corps de femme comme le mètre antique, et l'odeur de ses vasques erre dans notre lit...Rouge d'oursin les chambres du plaisir."
Saint-John Perse
Amers, p. 333/334, La pléiade.
Photo Ariaga
Photo Ariaga
Déployer à nouveau les voiles du navire de la vie,
Les voiles carguées depuis trop longtemps.
Larguer les amarres et quitter le port si rassurant pour retourner au grand large.
Ce n'est qu’en affrontant les hautes vagues de l'océan que l'on peut aller vers le Grand Inconnu.
Ariaga (Ariane Callot)
Les contraires dansent un quadrille sur l'onde de cristal de l'imperfection, les douleurs racines s'installent dans les failles du sublime, le noir le plus profond engendre une pure lumière.
Écartelée entre la vie et la mort, revêtue d'un manteau de crépuscule, c'est en pleurant la joie de vivre qu'elle marche vers la Porte pour le retrouver.
Texte et photo Ariaga (Ariane Callot)
Mon ami intérieur le vieil alchimiste qui murmure parfois à l'oreille de mon cœur m'a dit ce matin :
Il n'y a pas de joie si parfaite qu'elle ne contienne une peine.
Il n'y a pas de peine si noire qu'elle ne s'éclaire d'un rayon de soleil.
Le désert le plus aride contient un jardin. On ne peut y entrer avec une clé ordinaire mais, si on possède cette clé, on y trouve des rosiers à perte de vue, des champs d'une fertilité infinie et une fontaine intarissable d'où jaillit l'eau de la Vie.
Ariaga (Ariane Callot)
Photo Ariaga