Sa main sur son épaule
Lui a frôlé le cœur
Et puis comme un murmure
Qui s'en va frémissant sur l'onde de la peau
À la pointe de son corps
A pulsé un frisson ...
Ariaga (Ariane Callot)
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Sa main sur son épaule
Lui a frôlé le cœur
Et puis comme un murmure
Qui s'en va frémissant sur l'onde de la peau
À la pointe de son corps
A pulsé un frisson ...
Ariaga (Ariane Callot)
Quand on se canalise
Quand on analyse
Quand on se dialyse
Quand on banalise
Aseptisant sans cesse
Les joies et les ivresses
Les excès de tendresse
Pour la vie et ses liesses
On bâtit un grand mur
De pierres granitiques
Tout autour de la chair
Et l'âme devient grise
Parfois le mur s'écroule
Attaqué
Explosé
Par la vague puissante
De forces inconnues
Dont l'alcool est si fort
Que l'âme en est grisée
Ça s'appelle l'AMOUR
Je suis le vaisseau splendide d'un passager sans limite qui baigne mes cellules dans sa lumière
Seigneur, ne me donnez jamais la sagesse triste
De ceux qui vivent morts
Ne me donnez jamais la vertu laide
De ceux qui aiment dans la honte de leur corps
Laissez moi être une note de musique incarnée
Vibrant dans l'orchestre de l'univers
Laissez moi être une main qui caresse et qui donne
Donnez moi un AMOUR vaste comme la VIE
Et reprenez les mots les pourquoi et les portes
Pour que ma chair glorieuse frissonne
Spiritualisée par Votre grandeur cosmique
Ariaga (Ariane Callot)
C'était hier il y a mille ans
C'était le jour
C'était la nuit
Elle attendait un signe
Oh ! Ce rire pur qui éclata tout nu et roula jusqu'au silence...
Ariaga (Ariane Callot)
Tombe la bombe
Fini les rondes
La terre est une fleur de feu
La mer est une gerbe bleue
Toi et moi
Nous voguons dans l'éther
Poussières
Se rencontreront-elles
Les parcelles
Des corps
Qui s'aimaient ?
Ariaga (Ariane Callot)
Ne pas aimer les araignées,
une opinion,
mais décider de leur parler,
transmutation.
Ariaga (Ariane Callot)
Photo Ariaga
Dans la transparence des gouttes de pluie,
pendant ma transhumance imaginaire vers un soleil mouillé,
dont l'or brillait entre les gouttes,
soleil du Diable qui bat sa femme parce qu’elle est trop belle,
j'ai cru apercevoir, derrière le miroir,
là où l'horizon se retire au fond du ciel,
le reflet d'une ville engloutie,
dont la respiration
faisait comme une brume au dessus de la mer.
Aurai-je le courage de tenter le voyage,
vers la cité perdue dont tinte encore la cloche,
pour ceux qui savent entendre ?
Ariane Callot
Sur la plage, tout vibrant d'étonnement devant le monde qui s'offre à lui, l'enfant contemple une mare enfermée dans sa frontière de rochers. Il ne voit pas les limites, seulement ce lieu enchanté où s'agitent crevettes et minuscules poissons, où le soleil joue avec l''eau. Il pénêtre cette mare de tout son regard et pour lui cette petite surface d'eau de mer abandonnée par la marée est aussi importante que tout l'univers. Elle est l'univers.
Redevenir cet enfant émerveillé, oublier les questions et les portes...
Ariaga (Ariane Callot)
" Ô femme et fièvre faite femme ! Lèvres qui t'ont flairée ne fleurent point la mort. Vivante - et qui plus vive ? - tu sens l'eau verte et le récif, tu sens la vierge et le varech, et tes flancs sont lavés au bienfait de nos jours. Tu sens la pierre pailletée d'astres et sens le cuivre qui s'échauffe dans la lubricité des eaux. Tu es la pierre laurée d'algues au revers de la houle, et sais l'envers des plus grands thalles incrustés de calcaire. Tu es la face baignée d'ombre et la bonté du grès. Tu bouges avec l'avoine sauvage et le millet des sables et le gramen des grèves inondées ; et ton haleine est dans l'exhalaison des pailles vers la mer, et tu te meus avec la migration des sables vers la mer..."
...
" Submersion! soumission! Que le plaisir sacré t'inonde sa demeure! Et la jubilation très forte est dans la chair, et de la chair dans l'âme est l'aiguillon. J'ai vu briller entre tes dents le pavot rouge de la déesse. L'amour en mer brûle ses vaisseaux. Et toi, tu te complais dans la vivacité divine comme l'on voit les dieux agiles sous l'eau claire, où vont les ombres dénouant leurs ceintures légères...Hommage, hommage à la diversité divine! Une même vague par le monde, une même vague notre course... Étroite la mesure, étroite la césure, qui rompt en son milieu le corps de femme comme le mètre antique, et l'odeur de ses vasques erre dans notre lit...Rouge d'oursin les chambres du plaisir."
Saint-John Perse
Amers, p. 333/334, La pléiade.
Photo Ariaga