Là où mer et rivière, se marient au lit vaseux,
accroché à la barrière, en un lieu presque désert
un bouquet ...
Bouquet preuve d'amour,
bouquet regret de mort,
bouquet de toujours,
bouquet de plus jamais,
qui sait ?
Ariaga
Là où mer et rivière, se marient au lit vaseux,
accroché à la barrière, en un lieu presque désert
un bouquet ...
Bouquet preuve d'amour,
bouquet regret de mort,
bouquet de toujours,
bouquet de plus jamais,
qui sait ?
Ariaga
À terre, à côté d'un bateau, j'ai vu, oublié, un pinceau. Il était encore imprégné d'une collante matière qui commençait tout juste à sécher et de vives couleurs palissaient en éclaboussures sur le sol buvard.
Il allait rester là oublié, piétiné, jeté. Pour lui pas de voyage sur l'océan, pas de voiles gonflées, pas de bruits de vagues sur la coque.
Mais il avait beaucoup servi et le Service peut être le plus beau des voyages pour celui qui comprend le sens de ce mot.
Ariaga
Elle ne veut pas tomber dans le creux de la parole,
la parole pour ne rien dire,
alors elle reste en points de suspension
sur les bords de la profondeur ...
Ariaga
Avec un inconnu
prendre un chemin inconnu
pour aller vers l'inconnu
est-ce cela l'amour ?
Se séparer de l'avoir
ne pas craindre les trous noirs
devenir un boomerang
en voyage entre deux mondes
Est-ce cela la mort ?
Ariaga
Flottant sur l'océan de tout ce qui est
Milliards de cellules
Réseau de neurones
Veineux fleuves de sang
Lieu d'invasions et de destructions
Frémissante de la mémoire de l'univers
Interprète des partitions de la Nature
Animée par le Souffle Divin
Je suis un monde en transition ...
Ariaga
Dis moi, toi qui passes ici,
dis moi quelle est la couleur de la joie ?
Douceur du lever de l'aurore,
hymne incandescent,
alchimique soufre rouge,
alcool qui flambe aux joues de la fille,
corail intime,
tatouages de la mémoire,
rosée de l'instant,
et pourquoi pas tout simplement
l'arc en ciel de l'amour ?
Ariaga
Beauté de la carcasse, épurée par les flots, le soleil et la pluie,
semblable au vieux visage pétri par les années en sculpture d'une vie
et regardez amis, ce squelette blanchi, recèle encore l'espoir.
Et la pomme pourrie, vase d'une alchimie, nichée comme un joyau au coeur du tas de bois, a t-elle moins de beauté que sa soeur bien lustrée sur la coupe de fruits ?
La beauté de l'enfant, la beauté du vieillard, tout est dans le regard.
Ariaga
Sortir de chez soi,
fuyant les lumineuses chimères,
arracher de ses doigts tremblants,
arracher jusqu'au sang,
les pierres du mur de la peur.
Avancer sans parures,
vers le lieu des épousailles du ciel et de l'abîme,
et sourde au caquetage mental,
ne plus entendre que la note qui caresse l'âme,
la note ruisselante
de l'Unique Musique.
Ariaga
On lui dit que le temps qui passe
fait que la douleur se lasse
et quand parfois elle ressasse
des souvenirs qui se mâchent
comme une herbe amère
elle espère
que ce temps laboureur
creusera un sillon
si profond qu'aux trèfons
s'enfouira la douleur ...
Ariaga
Pourquoi ne pas commencer l'année qui commence sous le signe du rire ? Ou plutôt des rires ...
Le rire roucoulant, cascadant vers l'amour.
Le rire du philosophe se laissant chatouiller par le comique de l'absurde.
Le rire gras, salissant.
Le rire à gorge déployée, instrument d'une inimitable musique.
Le rire toussotant, retenu par des élastiques, qui se veut "distingué".
Le rire destructeur qui plante ses crochets au venin mortel dans la vie d'une victime fascinée.
Le rire qui grelotte, tremblotant de la glotte.
Le rire antique, traversant les siècles par la bouche des masques.
Le rire qui s'empare du corps jusqu'à la miction.
Le rire nu qui monte jusqu'au regard des enfants
Et tous les autres auxquels je n'ai pas pensé ...
Ariaga